samedi 8 juin 2013

Vers l'Estrémadure et le Portugal

Notre parcours de cette dernière semaine :


Salamanque, la « Cambridge » hispanique.


A la fois « ville-musée » et ville universitaire, Salamanque a un charme incomparable. La couleur de la pierre utilisée (grès de Villamayor) pratiquement sur tous les bâtiments, même les récents, donne une harmonie à tout le centre historique.

Nous avons décidé de prendre le temps de la visiter et nous nous installons tranquillement dans un camping à 6km du centre. L’occasion de faire une lessive, de sortir les chaises pliantes et la table et même de faire un mini barbecue bien que la température reste fraîche (12° le matin – 20°-21° en journée).


Pendant 2 jours (vendredi 31/5 et samedi 1er juin), nous prenons nos vélos pour nous rendre dans le centre historique. Nous laissons nos bicyclettes à l’orée de la ville près de la station de « Vélib » locale, l’accès au centre étant très escarpé. Et même avec un vélo électrique…on est mieux à pied.

Nous ne ferons pas un cours sur l’histoire mouvementée de cette ville qui fut envahie à plusieurs reprises, dont les Maures pendant trois siècles. Gravement endommagée par la guerre d’Indépendance et la guerre civile, sa restauration est remarquable. Entre le XIème et le XXème siècle, tous les styles architecturaux sont représentés, en particulier le style « Plateresque » du XIVème.

Notre première journée, nous conduira au couvent de San Esteban, La Cathédrale…enfin les Cathédrales (l’ancienne et la nouvelle) qui sont « encastrées » l’une dans l’autre. La visite de la Casa de las Conchas (la « maison aux Coquilles » St Jacques) est interrompue par un exercice d’évacuation.

Couvent San Esteban - La façade

Couvent San Esteban - Le cloitre

Couvent San Esteban - l'église

La/Les cathédrale(s) -  Attention ! Une Cathédrale peut en cacher une autre !

L'oeuvre d'un sculpteur visionnaire ?...
Non, seulement une marque du XXème s.
lors de la restauration !
Place Anaya

La maison aux Coquilles (1490)

Nous finissons Plaza Mayor centre névralgique de la ville, comme la plupart des Plaza Mayor du coin ! « La Gran’ Place » pour nos amis Nordistes !

Les touristes y côtoient les étudiants en fin de période universitaire pour certains allongés sur le pavé, profitant des quelques rayons de soleil. Thérèse aura cette remarque inoubliable : « Mais c’est sale ! » (par terre)…Il faut bien que jeunesse se passe !


La deuxième journée est consacrée à la visite de la fameuse Université.
Le Patio des Ecoles

Le portail de 1534

Un détail : Cette grenouille perchée sur cette tête de mort
symbolise le péché de luxure puni par...la peine de mort
La Bibliothèque - plus de 40 000 Volume
(du XIème au XVIIIème)
Le prix de l’entrée nous refroidit un peu ! Il faut dire qu’il y a eu une inflation galopante sur les prix d’entrée des musées, sites touristiques… Notre guide qui date de 2010, nous parle de 4€, trois ans après nous allons payer 10€ par personne ! soit plus de 100% d’inflation ! Le radin, que je suis, hésite !  Mais on ne vient pas à l’Université de Salamanque tous les jours !

Fondée en 1255, et sous la tutelle papale au moyen âge, elle compta jusqu’à 7683 élèves en 1568, un record pour l’époque. Elle fut prise comme modèle pour de nombreuses universités hispano-américaines.
Aujourd’hui, elle compte 30 000 inscrits !


La Cathédrale vue du cloître de l'Université

Retour sur la Plaza Mayor et tour au marché couvert.

Quelques spécialités locales telles que le Chorizo !
Non, le jeu ne consiste pas à retrouver le visage de la vendeuse !

Plein Sud vers l’Estrémadure


Nous décidons d’aller encore plus au sud chercher la chaleur et nous ne serons pas déçus !
Il suffira de faire un peu plus de 200 km pour la trouver. Nous gagnerons à peu près 1° tous les 20km !

En ce dimanche soir, après avoir traversé la Sierra de la pena de Francia, pour éviter l’autoroute, certes gratuite (!), nous nous arrêtons dormir dans une zone industrielle ! Vous imaginez le pire ! Et bien non : les vaches nous tiennent compagnies et la nuit sera très calme. Arrivés en milieu d’après-midi, nous regardons Roland Garros ! Super match de Jo Wilfried Tsonga !

Le lendemain départ pour Cáceres.
Arrêt méridien à Plasencia. Arrêt qui faillit ne pas avoir lieu…Ce fut assez compliqué de trouver une place de parking pour nos 7 mètres de long…Mais Siegfried aussi est têtu !
Nous sommes contents de trouver une ville animée et commerçante.
A l’entrée de la ville, des vendeurs proposent de belles cerises mais ce sera pour plus tard, nous ne voulons pas nous les « trimbaler » pendant 1 ou 2 heures.

Malheureusement, nous sommes lundi et beaucoup de lieux de visites sont fermés. Nous ferons donc un tour dans les ruelles du centre à notre rythme. Visite de la Plaza Mayor et de la Cathédrale, là aussi DES Cathédrales (ancienne et nouvelle) devrions nous dire. Elles aussi sont imbriquées l’une dans l’autre.

Plaza...Mayor ! de Plasencia


Le cloître à ogives gothiques de la Cathédrale

Quand on vous dit qu'elles sont encastrées l'une dans l'autre !
Le cloître de l'Ancienne a été amputé pour y construire les murs de la Nouvelle !

Nous atteignons Cáceres en Estrémadure, il fait plus de 36° dans le camping-car. Après tout nous l’avons bien cherché… Les bêtes un peu moins ! Tout d’un coup, nous nous retrouvons en plein été mais je crois que nous ne sommes pas les seuls à en croire les infos françaises !
Nous nous rappelons des bons moments passés sous le soleil hellénique mais nous nous y étions fait progressivement ! Là c’est un peu brusque !

Mardi matin départ à pied pour la vieille ville. Des groupes de touristes, principalement portugais, arrivent à partir de 10 heures, sans compter les scolaires et les asiatiques dont on se demande parfois ce qu’ils comprennent de cette histoire qui à nous même nous semble bien complexe !

Cáceres n’est pas Munster, certaines photos pourraient être trompeuses ! Les Cigognes sont partout…ou elles peuvent faire leur nid.

















Le circuit commence par la…Plaza…Oui…vous avez deviné…Vous savez le centre névralgique…La Plaza Mayor ! Suivent la cathédrale (cette fois, il y en a qu’une !), les palais des riches familles locales, le musée de Cáceres qui abrite une citerne datant du XIème. À tous les deux, elle nous évoque celle d’Istanbul bien que beaucoup plus modeste ! 

Vue sur la vieille ville prise du clocher de l’église
Façade d’une maison de famille noble de conquistadors

Écusson (sur la façade) symbolisant
le « Nouveau monde »
Citerne de la « maison des Girouettes »

 Une bonne bière Plaza Mayor avant de repartir et de mettre le cap sur Elvas au Portugal que nous atteignons en fin d’après-midi.

Pot sur la Plaza Mayor
Elle n’est pas heureuse notre Thérèse ?

Bem-vindo – Bienvenue au Portugal

Nous sommes au Portugal et heureux de l’être. Nous nous sommes toujours sentis bien dans ce pays. Un sourire par ci, un « Bom dia » par-là.  Oui, vraiment nous trouvons ce peuple des plus accueillants. S’il en fallait encore une preuve voici une anecdote toute simple : Nous passons la nuit sur un parking face à  l’impressionnant aqueduc d’Elvas. Quand nous nous réveillons, nous nous apercevons qu’une dizaine d’employés municipaux s’affairent à installer des gradins pour un futur spectacle. Nous sommes en plein milieu du « chantier » ! Mais personne ne nous a réveillés pour nous faire  déplacer ! J’imagine qu’en France un employé communal ou un agent de Police aurait frappé à la porte en nous demandant de « dégager ». Nous allons tranquillement nous installer à quelques mètres de là.

Elvas : La capitale de la peinture…en bâtiment !



En quelques heures, nous n’avons jamais vu autant de peintres en bâtiment : tout est repeint : façades, colonnes, jusqu’aux bancs…Il faut dire que dans quelques jours, le 10 juin prochain, c’est la fête Nationale et tout le monde semble s’afférer à embellir sa maison, sa mairie, son église…Les employés communaux sont partout…D’ailleurs on se demanderait presque qui n’est pas employé municipal !!! Les autres doivent être restés chez eux pour...peindre !
Cela me rappelle le Zaïre, ou les jours de « Salongo », la population consacrait la journée à des tâches d’intérêt public. Les jours précédents la visite du chef de l’état, à l’époque Mobutu, tout était repeint, et en particulier les bords de trottoirs d’un blanc immaculé ! Évidemment avec la couleur de la latérite ça ne tenait pas bien longtemps !

Fête Nationale en vue…
Bref, nous refaisons un petit tour de la ville que nous avions déjà découverte il y a 2 ans. Le château offre une magnifique vue sur les alentours.

Le pilori
Sur les remparts
Le château devenu résidence des gouverneurs


Borba, elle, est la capitale du marbre avec sa voisine Estremoz…Ici, tout est en marbre : les marches, les encadrements de portes et de fenêtres…même les trottoirs ! Ah ! C’est autre chose que le granit breton !

Du marbre...

Encore du marbre...



Toujours du marbre !
Tour de ville, à l’heure de la sieste…Les ruelles sont désertes à part quelques peintres…en bâtiment…amateurs ! L’arrêt dans cette ville a aussi pour but de récupérer quelques bouteilles de cet Alentejo que nous avions tant apprécié lors de notre premier passage.

En poursuivant notre route, Thérèse redécouvre l’enfer du Sud…La traversée de nombreux villages transforme notre véhicule en un véritable shaker géant…Une bonne alternative aux radars : recouvrez les artères principales de pavés, si possible disjoints, et vous verrez que les automobilistes ne dépasseront pas les 40km/h!

Pose à Coruche sur une aire spéciale « Camping-cars ». En fait, il s’agit du « champ de foire » qui n’est utilisé qu’une fois par mois en tant que tel et qui sert autrement de parking, en particulier pour nous autres. Nous sommes les seuls ! Pour preuve la photo ci-dessous :



L’objectif du lendemain est de rejoindre une ville à la périphérie de Lisbonne : Sintra : villégiature de souverains et élites aristocratiques lisboètes.
Construit autour de la Cruz Alta (529 mètres), les rues sont escarpées et étroites pour notre « camion »…Thérèse sert les fesses et se cramponne à la portière. Grâce au GPS (qui ne nous a pas lâché…depuis), nous trouvons un parking au pied du Palacio National que nous visiterons l’après-midi.

Là aussi l’inflation a frappé ! 9€ l’entrée (5€ sur le guide de 2010). En pleine réfection, l’aspect extérieur est assez quelconque comparé aux résidences environnantes. Parce que remaniée à de nombreuse reprise au court des siècles, cette résidence royale offre une architecture hétéroclite. Mais nous ne serons pas déçus par les appartements avec quelques magnifiques salles comme celles des « Cygnes », des « Pies », des « Armoiries »… Ci-dessous quelques photos plus parlantes que de grands discours. Les azulejos sont partout et de différentes époques. Admirez !

Palacio National
les Azulejos sont partout



La magnifique salle des Armoiries

Influence mauresque

Les cuisines…Et c’est pas Schmitt !
Nous passons la nuit sur place.

Vendredi 7 juin, Thérèse rappelle à Siegfried qu’il vient de prendre un an de plus ! Elle sera gentille avec lui (presque) toute la journée… Ayant déjà séjourné à Lisbonne, nous prenons  la route du Nord en faisant un crochet par la Cabo da Roca : pointe la plus occidentale du continent européen.

A lire à haute voix en ajoutant quelques « ch» et beaucoup de « ou »  !
Nous finissons notre journée à Bathala, endroit que nous avions visité et apprécié en 2008. Encore un édifice religieux me direz-vous ! Oui mais… Cet ancien monastère, du XIVème, est un joyau de l’art gothique et de l’art Manuélin qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.








De la vraie dentelle en pierre... 

Avant de vous quitter : Réponse à la question de la semaine dernière. Vous avez été nombreux…Au moins 4 (!) à nous communiquer la solution…Et oui, il s’agissait bien d’un intrus Breton sous le Chorizo salamantin...


 Cette semaine, planchez sur la question suivante :

De quel arbre s’agit-il ?

A la semaine prochaine si vous le voulez bien !

1 commentaire:

  1. Bonjour à tous les deux!
    Je crois avoir enfin compris comment vous laisser un message....enfin je l'espère!
    Quoiqu'il en soit cela fait 3 fois que j'écris un commentaire pour rien...cette fois sera peut-être la bonne!
    Merci pour votre récit, toujours aussi drôle et documenté,nous vous souhaitons un excellent voyage.Nous avons grand plaisir à vous suivre dans vos péripéties! Profitez bien de la chaleur, ici elle n'est plus qu'un souvenir, il pleut, il pleut bergère....vous connaissez la chanson, non ? Bonne route et gros bisous de nous deux.

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