dimanche 2 juin 2013

Thérèse et Siegfried chez les Ibères

Si on vous disait qu’il y a encore 15 jours nous ne savions pas que nous serions aujourd’hui ici au centre de l’Espagne à deux pas de la frontière Portugaise …Vous vous dites… Ça c’est bien Thérèse et Siegfried !

En fait, en ce moment nous devrions être avec nos amis britanniques Kim et Richard, camping caristes eux aussi. Nous avions prévu de revisiter sur place les crus bourguignons : Chablis, Beaune, Nuits Saint Georges, Meursault (cher à Thérèse)…Vous voyez ce que je veux dire…Enfin, la dernière fois que nous y avions été, nous avions plus dégusté les vignes par les yeux que par la bouche !!! Les tarifs sont un peu décourageants !
Malheureusement, Kim a été victime d’un problème de santé qui la prive de la parole ponctuellement. Tous les 2 ont préféré reporter ce voyage. Ce n’est que partie remise…Peut-être pour les vendanges de l’automne ?

Alors, après quelques heures de réflexion et une consultation chez le chirurgien pour Thérèse (prothèse de hanche prévue pour Octobre), nous décidons de mettre le cap sur le Nord de l’Espagne et le Portugal que nous avons déjà visité 3 fois. Mais c’est bien connu, quand on aime, on ne …

Comme en 2011, nous décidons de prendre le ferry à Saint Nazaire et de s’offrir une petite croisière de 16 heures qui nous mènera dans les Asturies à Gijon.

Un embarquement précipité !

Pour une fois, nous avons plusieurs jours pour préparer notre expédition et le camping-car.
Vendredi 24 mai, nous partons sereinement pour le port de Montoir. L’appareillage étant prévu à 23h00, nous arrivons tranquillement vers 20h30 pour pouvoir dîner dans notre « camion » avant d’embarquer. Mais ne voici pas qu’en plein tartinage de sandwich on nous demande d’embarquer précipitamment. Vous auriez dû voir la tête de Thérèse…Déconfite ! Pas eu le temps de dîner  sandwichs pas prêts pour demain midi…Et les bêtes qui déjà allaient devoir passer 16 heures toutes seules vont devoir en passer 1h30 de plus. On plie bagage en vitesse pour nous retrouver dans le salon des fauteuils « Pullman »…Eh oui ! Sieg est un peu radin et se la joue comme s’il avait encore 20 ans…  « Non vraiment les cabines c’est du superflu »…Alors on passera la nuit sur des fauteuils en se tortillant dans tous les sens afin de trouver la bonne position pour quelques minutes de sommeil !

Mais ça tangue ! et en fin de compte, les heureux possesseurs d’une cabine ne semblent pas avoir passé une nuit plus calme que la nôtre !

It's tea time...

Hisse et haut...Santiano ...Santiago...
Et c'est reparti pour une croisière...
Nous accostons avec 30 minutes d’avance. Il faut dire que les temps de parcours ont été récemment rallongés d’une heure et demie (sur 15h) pour économiser le gas-oil  Le capitaine ne doit pas avoir encore trouvé le bon rythme et puis il faut dire que nous avions le vent dans le dos…Un vent du Nord glacial…Vous savez celui de « mai 2013 » !!!
Les bêtes ont tenu bon. Dès notre sortie, nous nous arrêtons au premier carrefour pour sortir Volga qui peut enfin se soulager.

Les ennuis commencent...


Les ennuis commencent : les G.P. nous font chi…Entendez par G.P. ce que vous voulez comme... Gros Problèmes, comme G.P.S. et bientôt G.P.L…

Le premier à nous lâcher est le G.P.S. Tout neuf, tout beau…spécial Camping-car ! Nous avions fait le nécessaire pour le paramétrer : aire de services, sites historiques…Et là en sortant du ferry, il ne répond plus ! Plus rien, plus de carte, …Il a juste été bon à nous emmener de Nantes à Montoir de Bretagne ! Heureusement, nous en avons un de secours mais pas avec tous les renseignements que nous avions mis sur le premier. C’est vexant, énervant…Enfin, vous voyez l’atmosphère !!!

Nous rejoignons à quelques kilomètres de là (de l’autre côté de Gijon) un parking bien situé au milieu d’un parc et à deux pas de la mer et sur lequel nous avions déjà séjourné.
Nous sommes surpris à notre arrivée de voir autant de camping-cars (une dizaine) et majoritairement des espagnols…Difficile de comprendre que la crise est là…à plus de 40.000€ pièce…Pourtant la crise est bien là à en croire le nombre de commerces fermés et le nombre de locaux, appartements, maisons, etc…à vendre ou à louer. Quelques similitudes avec la Grèce.

La fin de la journée sera tranquille avec sieste pour récupérer de la nuit courte et un petit tour en ville en suivant la promenade qui y mène. On est samedi et les familles sont de sortie sans oublier les marcheurs invétérés que l’on trouve jusque dans les moindres petites bourgades du pays : des pratiquants de la marche « nordique » qui ont oublié leurs bâtons mais en ont gardé le rythme et les mouvements des avant-bras !!!

La promenade de bord de mer
Après une nuit pluvieuse, le soleil essaye de percer entre les nuages. La température est ce que certains qualifieraient de « frisquette » ! En début d’après-midi, nous décidons de sortir les vélos entre deux averses pour faire un tour du centre historique et du port. La promenade est presque déserte en ce dimanche, la pluie a dû en décourager plus d’un. Si la promenade du bord de mer est agréable, les immeubles du front de mer sont à l’image de ces côtes espagnoles : bétonnés et hétéroclites.

Le front de mer à Gijon... en arrière plan...
Plaza del Marques
À notre retour, nous nous apercevons que le frigo ne fonctionne plus. En fait, c’est le G.P…L… qui fait des siennes. Il nous avait bien servi en Grèce nous permettant de passer 4 mois sans souci de combustible, le plein pouvant être fait à chaque station. Le gaz permet non seulement de faire la cuisine mais nous en sommes aussi dépendants pour le froid (frigo) et le chaud (chauffage) et il faut reconnaître qu’en ce mois de « mai 2013 », le printemps tarde à venir.

Après avoir bricolé, Siegfried s’aperçoit qu’il y a sans doute une pièce défaillante : l’électro-vanne ? Nous ne pouvons plus compter que sur notre unique bouteille de propane, certes pleine, mais celle-ci ne nous tiendra pas plus de 15 jours. Précision de taille les bouteilles espagnoles ou portugaises ne sont pas compatibles avec les embouts français…Étonnant que la CEE n’ait pas encore légiféré sur le sujet !

Alors se pose la question : Que faire ?...Encore une fois, vous imaginez l’ambiance, nous connaissant ! On rentre à la maison ? On avance notre retour de 15 jours ? On essaye de trouver un réparateur et faire venir la pièce ? Tout cela ne nous satisfait qu’à moitié !
La nuit portant conseil, nous décidons devinez quoi ???
… (suspens...)

De rentrer en France pour acheter une seconde bouteille de gaz (propane)…Et oui, nous n’avions encore jamais eu l’occasion de faire 400 bornes pour une bouteille de gaz ! A la rigueur pour des bouteilles de vins…mais du gaz !

La journée du lundi est passée sur la route, qui nous permet d’avoir un aperçu « express » du pays basque espagnol. Nous trouvons notre bouteille à Urugne et passons la nuit au nord de Bayonne. Il fait toujours aussi beau et chaud (10°-12°) ! Et dire qu’il y a un an juste, nous avions 26° en Épire.

Le mardi matin est consacré à dépanner le GPS : achat d’une nouvelle carte (90€), téléchargement et installation nécessitant de passer plus de 2 heures dans un cyber café (10€ de bière). Nous repartons direction le centre de l’Espagne.

De retour en Espagne

Petit arrêt à la frontière pour quelques bouteilles d’apéro. Nous sommes étonnés que ce soit encore financièrement intéressant : 15€ le litre de Paddy au lieu de 21€ en France…Nous en boirons bien sûr avec modération.

Nuitée à Miranda de Ebro sur une aire de camping-car un peu tristounette au bord de l’Èbre. La petite ville a pourtant ses charmes sans être un haut lieu touristique. Nous sommes surpris du nombre de maison classées aux monuments historiques…Sans doute un peu trop, d’ailleurs, car un  tel patrimoine est difficile à entretenir surtout en période d’austérité : beaucoup tombent en ruines.

Nous nous sentons enfin vraiment en vacances : une journée sans G.P.

Notre route du lendemain nous amène sur un des chemins de Saint Jacques de Compostelle avec la magnifique église de Fromista datant de 1066, seul vestige d’un monastère bénédictin. Comme les nombreux pèlerins (et pseudo pèlerins : avec bâton mais en car), nous tombons sous le charme de cette architecture romane. La lumière est belle, le décor est sobre…tout se prête à la méditation.

Eglise de Fromista




Adam et Eve 

Nous continuons sur Palencia, décrite par le guide vert comme possédant « un patrimoine assez modeste ».
À notre arrivée, le parking réservé aux Camping-cars est plein (une dizaine d’emplacements). Nous nous garons toutefois à côté et partons à la découverte cette ville et en particulier de sa Cathédrale baptisée par ses habitants de « Belle méconnue ».

C’est effectivement un beau joyau. Certes, nous sommes loin des fastes de celle de Burgos mais de nombreux styles architecturaux sont présents puisqu’elle fut édifiée entre le XIVème et le XVIème s.
Cathédrale de Palencia
Pour la visite, nous nous joignons à un groupe d’espagnols. Sur la petite dizaine, nous sommes les seuls étrangers et les plus jeunes ! Malgré nos 16 ans d’espagnol  (cumulés : 8 chacun), nous sommes toujours « grands débutants ». La visite est difficile à suivre ajouté à cela que le guide, lui non plus pas tout jeune, essaye péniblement de parler dans un haut-parleur portatif, dispositif qui a l’air très répandu dans le coin. Le sien doit dater un peu… La technologie a bien évolué ces dernières années ! Nous comprendrons à la fin de la visite qu’il s’agit d’un des prêtres de la paroisse qui se livre encore à ce « jeu » et nous lui en serons très reconnaissants. Il nous quitte précipitamment en nous disant qu’il officie dans quelques minutes. Effectivement, dix minutes plus tard les cloches sonnent pour appeler les fidèles à la prière.


Vue de coté...
Vue de face !!! Un effet d'optique ??
La crypte dont une partie date du VII s.

2 magnifiques retables

Malgré son problème de hanche, Thérèse s’accroche et nous découvrons de belles façades « Art nouveau » au cours de notre promenade en ville.





De retour sur le parking, ce n’est plus une dizaine de camping-cars mais largement le double qui s’est installé ! Je vois déjà la tête de certains d’entre vous : « Mais comment font-ils pour s’agglutiner comme ça ? » En fait, dans certains coins, nous n’avons pas trop le choix et puis une fois couchés…

Jeudi, nous mettons le cap sur Valladolid que nous atteignons dans la matinée. Nous laissons le véhicule sur un emplacement spécialement destiné aux camping-cars. C’est gratuit et autorisé 48 heures. Les résidents doivent en « avoir gros sur la patate » car pour eux c’est parking payant !

Nous rejoignons à pied le centre historique à 2km de là. Nous sommes agréablement surpris et nous prenons un grand plaisir à découvrir cette ville qui nous semble à la fois s’être modernisée (pas trop anarchiquement, sauf pour la périphérie) et avoir su conserver son patrimoine historique.

Nous suivons fidèlement le circuit proposé par le Guide vert qui nous conduit à travers la ville de places en collèges et de collèges en églises.

Resteront gravés la plaza Zorilla avec son Académie de Cavalerie, la Plaza Mayor (le centre névralgique), les portails du collège San Gregorio et de l’église San Pablo.

Plaza Zorilla et l'Académie de cavalerie
Plaza Mayor

Sous les arcades de la Plaza Mayor
Passage Gutierrez...Leur passage Pommeraie !

Collegio Santa Cruz
L’austérité de la cathédrale nous fait tous les deux penser à l’Inquisition et plus particulièrement à la « Controverse de Valladolid » qui devait statuer sur le fait que les indiens (d’Amérique) étaient ou n’étaient pas des êtres humains dotés d’une âme !

Sous la nef de la cathédrale

Façade du collège San Gregorio
Façade de l''église San Pablo
En fin de parcours, nous nous restaurons dans un bar à tapas où on se régalera d’un plat « caracoles en terra »  (un ragoût d’escargots). Thérèse a un peu la mine défaite en voyant les cornes. Heureusement, nous n’avons commandé  qu’une « racion » car il y en pour deux, voire trois.

Le portail monumental et massif de San Benito
En pleine conversation...

En milieu d’après-midi, nous reprenons la route pour Salamanque en évitant l’autoroute, pourtant gratuite !!!

Bien nous en prit. Au bord de la route, nous tombons sur une fromagerie artisanale…Vous imaginez…on repartirait bien avec la boutique et en plus ils vendent du vin !
Ci-dessous quelques-uns de nos achats locaux…Un intrus s’est glissé dans la photo…

Cherchez l’erreur !

A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures avec entre autre la visite de Salamanque et la réponse à notre question ci-dessus !

J'oubliais...La carte de notre première semaine :



Bonne semaine à tous.


5 commentaires:

  1. Vous revoilà... Agréablement surpris de vous revoir et de vous lire sur le blog toujours aussi bien détaillé.
    Beau temps enfin sur la région, et en profitons.
    A bientôt et bonne semaine à vous deux.
    Patricia et Jacky

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  2. Mon souhait a été exhaussé!
    Vous êtes largement pardonner d'être partis en catimini!
    C'est agréable de vous relire!
    Evidemment je me demande ce que fait cet ersatz de fromage dans un tableau aussi appétissant!
    Chez nous le soleil est revenu! avec la chaleur en prime!
    Prenez bien soin de vous!
    Thérèse , tu fais attention de pas en faire de trop!
    Bisous à vous
    Cristina

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  3. coucou les amis !!
    très contente de voir que vous êtes enfin partis .j'espère que vous allez bien en profiter . on vous voit au retour ???

    nous pensons bien a vous ,ma petite thereze :fait bien attention a toi
    gros bisous
    valerie lolo louis leo
    ps; restez zennnnnnnnnnn !!!

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  4. Heureusement que ce blog nous permet de vous suivre à la trace !!! Il faut dire que vous n'arrêtez pas. J'adore votre récit et la narration car effectivement, on imagine bien les ressentis, énervement et petits mots doux.
    En tout cas, pour ce qui est du repport en Bourgogne, on pourrait être vos guides donc n'éhsitez pas. Guide pour les visites comme pour les achats. La famille de Bruno est plutôt vers Mercurey et Givry, mais on connait aussi les autres adresses. On pourrait se faire un WE avec visite des hospices de Beaune et les caves.
    Bisous et profitez bien de vos vacances.
    Mag

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  5. Le message que j'ai écrit dimanche n'apparait pas, c'est surement l'informatique qui fait des siennes!
    Bien contente de vous retrouver sur les routes, avec la narration de vos aventures (et mésaventures)...
    Ravie pour vous que ça se passe bien et au chaud.
    Profitez bien et faites le plein d'énergie.
    Bises
    Marie-B
    PS pour Thérèse: ça y est Jean-Mi a fait son pot de départ en retraite; j'espère que quand ce sera mon tour vous ne serez pas par monts et par vaux.

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