TOUJOURS
PLUS LOIN A L’EST …
La semaine
dernière, nous vous avions quitté en vous disant que nous avions atteint le
point le plus oriental de notre périple. En fait, lundi nous nous sommes
réveillés avec une envie d’aller encore plus à l’Est, en particulier pour voir
un site archéologique dont plusieurs de nos guides vantaient la beauté :
Philippi.
Lundi 13 Août – Plage d’Asprovalta – Plage Kariani – 299 Km
De nombreux sites
étant fermé le lundi, nous occupons la journée en allant jusqu’à Xanthi. A 140
km de la frontière turque, 40 Km de la frontière Bulgare, nous nous sentons
bien loin des falaises Paimpolaises ! N’oublions pas que nous sommes
immatriculés 22 (Côtes d’Armor) ! Nous sommes, en effet, à quelques heures
de route de l’Asie !
L’atmosphère
ottomane de cette ville est indéniable. Elle ne sera libérée par les Grecs qu’en
1920.
Près du marché,
de nombreuses femmes sont coiffées du foulard islamique qui rappelle que Xanthi
héberge encore une importante communauté turcophone.
Après un tour de
marché, moins typique que celui d’Athènes (!), nous nous dirigeons vers la
vieille ville et son quartier ottoman. Les maisons à colombages et
encorbellements côtoient les demeures néoclassiques du début du XXème.
Maisons ottomanes |
Nous
regretterons le nombre de graffitis
présents sur pratiquement tous les murs et n’offrant malheureusement peu
d’intérêt artistique (!) contrairement à certains de nos villes occidentales.
Déjeuner en
ville, à la taverne « Myrobolos ». Cuisine simple et copieuse :
Aubergine gratinée à la Feta, saganaki (fromage cuit), calamars frit et
souvlaki… Cependant rien d’exceptionnel sinon le vin blanc (au pichet)
provenant de l’Ile de Límnos, pas mal du tout !
Chez « Myrobolos » |
Nous revenons
vers le camion en traversant des rues commerçantes mais en ce début d’après-midi,
tout est fermé…C’est l’heure de la sieste. Même trouver des toilettes se révèle
difficile pour Thérèse qui est pris de maux de ventre. Ouf, nous aurons juste
de temps d’atteindre le camion !
En prenant la
route de montagne, parallèle à la frontière gréco-bulgare, nous nous dirigeons
vers Philippi (ou Philippes) de façon à ne pas perdre trop de temps le
lendemain matin.
Le forum |
En arrivant sur
le site, nous sommes surpris que ce dernier soit ouvert. Il est 18h30 et le guichetier
nous précise qu’il ferme à 20h. Nous ne pouvons résister au charme de l’endroit
et en particulier à la lumière de cette fin d’après-midi. Nous décidons donc de
le visiter quitte à y revenir le lendemain.
Philippes est la
ville de Philippe II de Macédoine (4ème siècle avant JC). Marc
Antoine y mit en déroute Brutus et Cassius en l’an 42. Saint Paul y fit sa
première conversion européenne en 42. Ce dernier y fut même emprisonné.
Nous pénétrons
par la zone sud, traversons le forum ancien cœur de la Cité, et nous dirigeons
vers la basilique « des colonnes », édifice paléochrétien.
« La basilique des colonnes » |
Jouxtant le forum, à l’est, le quartier épiscopal est l’un des mieux conservés parmi ceux des anciennes cités des Balkans.
De l’autre côté,
se trouve le théâtre qui accueille encore des spectacles et un festival en
plein air.
De la
« basilique A », il ne reste pas grand-chose. « Seules, deux
colonnes révélées rompent la vision mélancolique des blocs de marbre et de
beaux chapiteaux épars » (Guide Vert)
Pensant visiter
le musée le lendemain matin (fermé le lundi), nous nous installons sur le
parking de celui-ci avec l’accord du guichetier. Mais une demi-heure plus tard,
nous serons délogés par une employée zélée du musée. Après une discussion
animée mais courtoise, nous quittons les lieux avec quelques regrets. Nous
irons dormir à 50km de là abandonnant toute idée de visiter le musée le
lendemain matin…C’est bien fait pour elle !
Mardi 14 Août – Plage Kariani – Sarti – 160 Km
Réveil en bord de
plage, nous nous dirigeons vers la Chalcidique, cette grande péninsule qui
s’étend directement au sud-est de Thessalonique.
Elle se compose
de trois doigts : Kassandra : le lieu de vacances préféré des
grecs ; Sithonia : endroit attirant plus les touristes européens et
autres … : le Mont Athos : péninsule sacrée riche de monastères,
exclusivement réservé aux moines et aux ermites depuis le IXème siècle. L’accès
est strictement interdit aux femmes depuis le XIème siècle ainsi qu’aux animaux
femelles !! Selon l’histoire, les femmes des bergers (durant leur transhumance
…) avaient une fâcheuse tendance à se
glisser dans le lit des moines … et elles sont
toujours indésirables aujourd’hui !
A la veille du 15
août, nous craignons la forte densité touristique et nous préférons aller
explorer quelques jours la péninsule de Sithonia. Nous prenons la très belle
route côtière ondulant sur les collines couvertes de pinèdes. Nous réalisons
que pour vraiment apercevoir les villes et villages, il faut vraiment sortir de
cette route côtière !! Il faut nous arrêter, l’heure avançant. C’est au
petit village de Sarti, situé au sud. Nous longeons les plages et voyons
quelques camping-cars stationnés. Il est judicieux de se poser.
Dès notre
arrivée, nous nous dégourdissons les jambes en allant jeter « un
œil » vers un marché que nous venons de dépasser. Un peu triste ce marché rassemblant toute la
misère du monde (vendeurs ambulants de fripes, de copies de sacs, de parfums
(albanais, africains, roms …)… ce qui ne nous empêchera pas d’acheter un
Komboloï pour notre cher Siegfried en
charge de l’occuper dans ses moments perdus !!
Il est un peu
tard et nous ne pouvons prendre de
photos, dommage car la plage où nous sommes donne directement sur le Mont
Athos. On verra demain.
Mercredi 15 août – Sarti – Lac Végoritida (altitude 640 m) – 321 Km
Depuis notre
arrivée sur le sol grec, aujourd’hui sera le jour où nous parcourrons le plus
de kilomètres …
Château de sable sur fond de Mt Athos |
Ce matin,
Siegfried vient au camping car pour dire à Thérèse que la baignade est faite
pour elle : pas de cailloux, pas de vague, pas de fond, enfin comme elle
aime !!
Maillot de bain
oblige et nous voici tous les deux en bain de mer face au Mont Athos. Ce n’est
qu’après que nous prenons notre petit déjeuner.
Il faut vraiment
que nous remontions un peu … sauf que nous découvrons l’un des camping-cars italien
ensablé à la sortie du terrain où nous avons dormi. Siegfried sortira une fois
de plus ses plaques de désensablement … mais qui n’auront aucun effet. Le temps
que les camping-caristes trouvent une solution, nous aussi nous sommes prêts.
Afin d’éviter ce genre de désagrément, Siegfried ne marquera pas l’arrêt
(fatal) à la sortie du terrain, Thérèse servant d’agent de la circulation.
Après un très
bref aller-retour à Toroni, très beau site mais où ne prendrons pas le temps de
nous arrêter (Thérèse n’ayant pas compris), nous filons vers le Nord
Nous sommes
habitués à l’heure grecque mais il est 14 h 30 et nous avons un petit creux. La
plage de Psakoudia nous tend les bras. Après déjeuner, nous avalons les
kilomètres car nous aimerions demain être sur Edessa.
L’ancienne Edessa |
Il n’est pas trop
tard et Siegfried se dirige vers ce qu’il reste du site antique. Pour une fois,
nous n’étions pas sur la même longueur d’onde car pour Thérèse, elle pensait
aller voir la ville en elle-même connue pour ses nombreuses cascades …
Tout compte fait,
pas une si mauvaise idée. La luminosité est superbe. Nous visitons ce qu’il
reste de la ville antique : forteresse, murailles, colonnes. Les fouilles
sont toujours en cours. A signaler que nous aurons un beau dépliant par la gardienne
des lieus et qu’elle nous rassurera pour le lendemain en nous disant que la
ville d’Edessa n’est pas si difficile d’accès pour le « camion ».
A noter toutefois
que la notoriété d’Edessa, considérée pendant longtemps comme la capitale de la
Macédoine à l’époque de Philippe II et
Alexandre le Grand, a grandement souffert de la découverte, en 1977, des fabuleuses
tombes et du site du village de Vergina voisin (voir message précédent).
Comme nous savons
que nous allons pendant quelques jours quitter les environs de la mer, pourquoi
pas trouver un petit coin près du Lac de Végoritida (tout de même à plus de 20
Km de là). Bien nous en prend, ce n’est que vers 20 h 30 que nous découvrirons
un endroit idyllique, les bords du lac n’étant pas très propices à un arrêt. Encore
un Saint, nous voici à Agios Pandeleimonas, et là même une petite plage. Nous
nous installons sur une plateforme dominant
le lac …(pélicans, cigognes, hérons …).
La température
est agréable à cette altitude « 640 m » : 24°
Bord du lac Végoritida |
Jeudi 16 août – Lac Végoritida (Edessa) – Lac Aliakmona (Goules) – 330 m – 221 Km
De retour à
Edessa en fin de matinée, le GPS nous guide vers un parking à deux pas du
centre historique ; Thérèse est sur le C.. Elle s’inquiétait tellement de
la circulation décrite comme difficile dans les guides.
L’Office du
tourisme nous donne un plan et quelques conseils de visite. Certes, le quartier
ottoman de Varousi est intéressant mais bien délabré et « tagué ».
C’est pour le centre-ville (commercial)
que nous aurons un coup de cœur. A l’ombre des platanes et encerclées
par de nombreux cours d’eau, les terrasses des cafés offrent un cadre reposant
et bucolique.
Platane « hors d’âge », idéal pour prendre un café « frappé » |
Ruelle du quartier ottoman |
De retour dans le
quartier historique, nous visitons une église byzantine aux fresques colorées
datant du XIème et XIVème siècle.
Le reste est un
peu décevant : moulin à eau, musée du chanvre présenté comme « muséum
du Cannabis » ! Quelle déception, rien à fumer !!! Cet ancien
atelier de cordage industriel est peu mis en valeur et plus ou moins à
l’abandon. L’ascenseur à flanc de falaise permettant d’y accéder reste
toutefois une attraction à lui tout seul. C’est mieux que la grande roue !
Les cascades qui
font la réputation du site sont malheureusement « à l’arrêt »
(travaux d’aménagement lumineux en cours) !
Malgré l’heure
tardive, nous décidons de filer sur Naoussa où se trouve l’une des plus belles
caves de la région : « Boutari ». Après maintes circonvolutions,
sur indication, nous trouvons le fameux caveau mais pas de visite aujourd’hui,
peut-être demain mais aucune certitude ! La crise et les vacances
estivales sont passées par là ! Nous repartons désabusés !
Notre prochain
grand objectif est la visite des monastères des Météores mais nous souhaitons
éviter le week-end. Nous en profiterons pour prendre quelques moments de
détente près d’un autre lac, celui d’Aliakmona.
Le village de
Goules semble un endroit propice pour passer la nuit, n’ayant pas pu nous la
rincer à Naoussa…
Ce soir, comme la
veille : pélicans, cigognes, hérons, aigrettes, un vrai paradis pour les
ornithologues en herbe que nous sommes.
Au coucher du
soleil, nous sommes interpellés par un retraité ayant travaillé en France. Il
nous parle du lexique culinaire d’Escoffier et de son expérience dans les
cuisines du quartier latin !
Bord du lac !!! |
Au milieu des brebis |
Vendredi 17 Août - Lac Aliakmona (Goules) - Lac Aliakmona (Velvendos) – 19 Km
Partant pour
faire le tour du lac, nous nous arrêterons finalement à 19 km de notre point de
départ, l’endroit étant plus calme et sauvage que celui de la veille. Seuls,
face au lac nous pouvons admirer les oiseaux. Volga et Dolly sont aussi aux
anges ! C’est la liberté !
Journée
tranquille à lire, jouer aux boules…
Cadeau ! |
En fin d’après-midi, un pick-up s’approche
de nous, un homme en sort nous saluant et apportant un cageot de fruit. Il nous
fait sentir ces beaux fruits (pêches et nectarines)… Encore une fois, la langue
s’avère un obstacle à notre partage. Quand nous lui demandons, « Posso
kani » (« Combien ça coûte ») il nous fait comprendre que c’est
CADEAU ! Il y a là plus de 3 kilos de fruits. Nous insistons mais lui
aussi ! Il repartira avec notre dernière bouteille de France (un coteau d’Ancenis moëlleux)
Samedi 18 Août 2012 - Lac Aliakmona (Velvendos) – 19 Km
Journée similaire
à celle d’hier.
Notre visiteur de
la veille repasse vers 9h30 avec sa femme nous rapporter un grand sac de
nectarines. Nous ne savons comment le remercier !
Nous voici à la
tête d’un capital de plus de 6 kilos de fruits ! Ça fait beaucoup pour
deux ! On ne se voit pas vraiment nous lancer dans la compote ou la
confiture… il fait trop chaud !
Nous essaierons
de les donner les jours prochains.
Mais ce n’est pas
fini, vers 17h le revoilà et cette fois avec un
sac de figues, le pêché mignon de Thérèse. Il nous dit à demain !
Dimanche 19 Août - Lac Aliakmona (Velvendos) – Camping de Kastratki - 154 Km
Ce matin, nous ne
verrons pas notre bienfaiteur. Nous devons partir en direction des Météores
après avoir fait le tour du lac près duquel nous venons de passer 3 jours.
La route est
sinueuse mais les paysages reposants.
Nous longeons la
rivière du même nom que le lac et qui alimente celui-ci. Au détour d’un virage
nous découvrons le monastère Nikanoros bâti sur un promontoire et encerclé par
le lit de la rivière.
50 km plus loin
nous sommes au pied des Météores.
Au pied des Météores |
Il vous faudra
attendre la semaine prochaine pour en savoir plus sur ces fameux monastères !
BONNE SEMAINE (de
canicule) A TOUS !
De retour de vacances, nous prenons connaissance de la suite de votre blog, toujours aussi intéressant et détaillé, et qui permet de vous suivre à la trace...
RépondreSupprimerBeau temps à Treillières. Bonne reprise pour quelques mois avant la retraite, moi aussi...
Bisous
Patricia et Jacky
Josselin a fort apprécié votre invitation qu'il ne peut malheureusement pas honorer car il est employé pendant deux mois chez Thiriet ; il faut bien gagner quelques sous! Il vous adressera un message, je pense. J'ai communiqué votre blog à plusieurs amis quil'ont trouvé très plaisant et rès instructif à la fois. Alain demande si c'est encore vous qui êtes responsables des feux de forêt! Terminer bien votre périple.
RépondreSupprimerNous vous embrassons
Les Jurassiens.