jeudi 19 avril 2018

Aux extrémités sud du Continent…


Nous profitons d’un ciel pluvieux pour (commencer à) rédiger ce deuxième message andalou.

AAAHHHH ! J’entends déjà certains se réjouir des caprices de la météo, en disant « Ils nous narguent tellement souvent avec leurs degrés au-dessus de la moyenne et leur soleil qui ne semble briller que pour eux ! … Ils n’ont que ce qu’ils méritent : une bonne saucée ! »… Nous ne rentrerons pas dans la polémique stérile car…vous avez sans doute raison ! Il faut quand même reconnaitre que nous sommes venus par ici pour trouver un peu de chaleur et de soleil qui nous a tant manqué cet hiver et que Thérèse attendait avec impatience pour soigner ses douleurs. Si Jean-Pierre acceptait de venir à cette époque c’était aussi pour éviter les grosses chaleurs de l’été mais il aurait bien aimé enlever son polaire et son K-Way un peu plus souvent… Enfin là, nous sommes un peu dans l’exagération, car si la chaleur n’est pas forcément au rendez-vous nous avons quand même eu du soleil ;  ce 10 avril étant la première journée de pluie continue.

Finalement, heureusement que la météo est changeante dans nos contrées et nous donne un bon sujet de conversation et de discussion. Un couple d’anglais, présent dans la région depuis Novembre dernier, nous a confirmé que depuis 10 ans qu’il passe l’hiver en Andalousie, c’était le pire qu’ils ont vécu : « équivalent à un hiver doux en Grande Bretagne » c’est dire ! Si le temps d’Espagne se met à ressembler à celui d’outre-manche… M. Trump a des questions à se poser sur ces affirmations concernant le changement climatique ! Enfin, il pourra toujours dire « Vous voyez bien qu’il n’y a pas de réchauffement ! »

Après ce préambule un peu long, revenons à notre expédition. Cette semaine nous a menés de Grenade au Cap sud de l’Espagne face aux côtes marocaines. En partant de Grenade, nous pensions faire halte à Malaga mais en ce week-end Pascal les Espagnols sont aussi de sortie. Le premier où nous pensions nous poser est en réfection (remise aux normes). Quel dommage ! Nous avions bien apprécié l’accueil de la patronne anglaise l’an dernier, des parcelles bien délimitées et propres... D'ailleurs, vu notre désarroi, elle vient à la grille pour nous expliquer la raison de la fermeture temporaire. Nous décidons d’aller vers une autre aire accueillant pas moins d’une centaine de camping-cars…pas vraiment notre « tasse de thé » mais c’est la seule solution qui nous reste pour pouvoir visiter Malaga sans être trop loin. Mais c’était sans compter sur les autres camping-caristes qui ont eu la même idée : l’aire est complète !! Après avoir déjeuné au bout des pistes de l’aéroport, nous décidons de filer sur Marbella.

Nous nous arrêtons sur un parking en bord de plage que nous avions eu l’occasion de découvrir l’an dernier. Nous étions restés sur une image pas très « excitante »  de cette ville balnéaire accueillant VIP, stars du show-biz espagnol… Mais comme le dit le Routard : « Heureusement, au cœur de ce Béton-sur-Mer, il reste le vieux Marbella ». Ce fut une réelle découverte, et nous étions passés à côté la dernière fois. En effet, derrière ce front de mer bétonné, se cachent des ruelles étroites qui nous font penser à celles des villages blancs que nous allons découvrir plus tard. De petites places fleuries se dévoilent au détour de nos déambulations, certaines plus touristiques que d’autres. Nous sommes contents de notre visite, Danièle et Jean-Pierre reconnaissent qu’il aurait été dommage de quitter Marbella sans avoir vu çà (ce qui nous était malheureusement arrivé l’année précédente !)




La place des orangers

Nous prenons à présent la route pour Ronda, plus haut dans les terres (740m d’altitude). L’une des plus vieilles villes d’Espagne est non seulement connue pour son Pont Neuf à trois arches (« El puente Nuevo ») qui enjambe El Tajo et surplombe une faille qui sépare la ville en deux mais aussi pour être le berceau de la tauromachie moderne avec ses arènes qui datent du XVIIIème. C’est aussi une ville qui inspira Hemingway et Orson Welles qui s’était lié d’amitié avec le grand torero Antonio Ordoñez.

Arrivée sur Ronda

Devant les arènes


Certains sont même "statufiés"

Nous installons nos véhicules à la nouvelle aire de stationnement qui nous est destinée. Heureusement que les grosses chaleurs ne sont pas là car les arbustes de 30cm de haut auraient du mal à faire de l’ombre ! Mais l’aire est bien aménagée et l’accueil sympathique. Nous partons à pied vers le centre-ville pour découvrir quelques monuments dignes d’intérêt et surtout ces vues magnifiques des différents belvédères qui jalonnent notre balade. En ce dimanche de Pâques, la foule est dense et les cars de touristes asiatiques sont bien arrivés ! Les quelques vues ci-dessous vous donneront une idée de cette ville pleine de charme.

De nombreux écrivains "romantiques" ont parlé de Ronda, les français ne sont pas en reste !


Collégiale Santa Maria : là aussi, ancienne mosquée devenue
cathédrale sous les Rois Catholiques

Le lustre brille de plusieurs milliers de diamants

Le clou de la visite : le Puente Nuevo (XVIIIème)
Certains touristes aiment se faire photographier devant...

Notre périple nous conduit ensuite vers un petit village blanc : Casares, pas encore touristique mais qui semble le devenir de plus en plus à en croire l’évolution par rapport à l’an dernier. Nous profitons d’une aire pour camping-cars pour passer plusieurs nuitées. Jean-Pierre et Danièle en cherchant du pain, « découvrent » les horaires d’ouverture des commerces espagnols quelque peu différents de chez nous !  Ils doivent attendre 17h30 pour la réouverture de la Panadéria ! Le lendemain, nous faisons tous les 4 un petit tour « tout en montée » du centre historique dominé par le château arabe dont le village a tiré son nom : Al-Ksar (forteresse). Les falaises avoisinantes sont connues pour accueillir de nombreux rapaces et vautours.



Le ciel s'assombrit dans des ruelles pourtant si blanches

Vue imprenable jusqu'à la mer Méditerranée
Vrai nid d'aigle(s) où ... ils viennent se réfugier..

Nous redescendons vers la côte sud pour séjourner à la marina de Linéa de la Concepcion, face au « rock britannique » de Gibraltar. Après quelques emplettes le premier jour et quelques tours de pédales l’après-midi, nous décidons d’aller découvrir ce fameux rocher. Prévenus par quelques personnes rencontrées au hasard de nos voyages et par différents guides, nous ne nous attendons pas à découvrir une curiosité exceptionnelle. Effectivement, nous aurons l’occasion de faire « LA » rue commerçante de long en large profitant de l’occasion pour acheter quelques bouteilles hors taxes mais aussi quelques paquets de biscuits et bonbons anglais dont Siegfried est très friand ! Des cochonneries, quoi ! Nous ne sommes ni vraiment en Angleterre ni vraiment en Espagne…à Gibraltar ! N’ayant pas d’argent à blanchir, nous reprenons la route vers la frontière en traversant une des curiosités locales (il y en a bien une à part les singes qui vivent en haut du rocher) celle de la piste d’atterrissage de l’aéroport qui est traversée par une route empruntée non seulement par les véhicules mais aussi les piétons ! Lors du décollage ou de l’atterrissage d’un aéronef la circulation est provisoirement stoppée.
"Dieu est mon Droit"

Même les sujets non britanniques sont au garde-à-vous !

Le campement à la Marina est tranquille et le site agréable.



Direction la pointe extrême sud de notre continent : la ville de Tarifa. Souvent ventée et paradis des surfeurs, c’est une ville qui dénote un peu. Petite bourgade sympa sur laquelle le continent Nord-africain, tout proche, semble avoir déteint. C’est non seulement la rencontre de deux continents mais aussi de 2 mers : Méditerranée et Atlantique.
L’an dernier nous avions été accueillis par un déluge de vent et de sable, cette fois nous sommes sous de meilleurs auspices. Grâce à la présence de nos cousins nous découvrons de nouveaux endroits, monuments et paysages. Comme nous le savions déjà un peu, elle est bien agréable avec son côté « baba-cool » donné par ces surfeurs qui ont pris racine (!) dans leurs camions fatigués et rouillés !




Un de ces nombreux patios toujours aussi fleuris et ouverts aux passants
Le second matin nous serons réveillés (à 8h00…quelle idée !) par un jeune homme qui est en panne et qui doit, avec son ami, prendre le ferry pour Tanger à 9h00. En voyant notre immatriculation du « 22 », ils ont pensé qu’en tant que bretons endurcis nous pourrions aider nos compatriotes du…22. Et ils avaient bien raison !!! En quelques minutes nous alignons notre véhicule avec le leur (un vieux Mercedes digne de ceux environnant !) et les pinces font le reste ! Et oui, ils avaient juste oublié d’éteindre leurs phares la veille.
Sous une météo des plus fraîches et instables, nous faisons une petite excursion sur le site romain de Baelo Claudia (à Bolonia). Ce site antique nous rappelle nos belles visites grecques ! Les vieilles pierres nous manquaient presque ! Royaume du Garum (« Nuoc mâm » de l’époque à base des intestins, têtes et déchets de poissons ayant des vertus contre la putréfaction ! Miam !), cette région est effectivement connue pour ses eaux poissonneuses en particulier le thon.
L'aqueduc touché par un tremblement de terre

Les bacs à "Garum"...Il ne manque que l'odeur...



Le temple et la place du forum sur un fond de mer agitée

A suivre...
Prochainement sur votre écran : « La Belle … à Cadix »






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire