Nous profitons de ce week-end prolongé de l’Ascension pour finir notre récit sur cet endroit que nous aimons tant qu' est le campement d’Hakuna Matata.
Il y a maintenant
plus de 2 mois que nous sommes de retour mais les images sont toujours aussi
présentes dans la tête et dans le cœur.
Pas question de
clore ce récit sans évoquer quelques sorties mémorables.
Visite au village
Le boulanger devant son four |
En dehors des
balades le long du fleuve, nous aimons bien aller faire un tour au village,
l’occasion de rencontrer du monde et de rendre visite au boulanger, qui, dans
son fournil d’une autre époque nous fait tous les jours des baguettes à faire
pâlir certains prétendus « maîtres-artisans » de la métropole. Nous n’imaginions
pas nous délecter ainsi en pleine brousse. Chaque matin Abdou ou Bandia se
dévouent pour aller chercher, à vélo, le pain chaud.
Habillés pour l'été... |
Nous profitons
aussi de notre séjour prolongé pour refaire notre garde robe. Nous faisons
appel à un de couturier du village qui se trouve être un membre de la famille
de Moussa (notre maître d’hôtel). La séance d’essayage en fait rire plus d’un !
Notre visite au
village est aussi l’occasion d’aller voir nos artistes « sur sable ».
Tony et Charly (américanisation d’Antoine et Charles !) proposent une
galerie de tableaux de leur création fabriqués à partir de colle de baobab et
de sables de différentes couleurs (teintés naturellement…du sable
« Roxana » en quelque sorte…).
La galerie est ouverte ! |
Les sables de couleurs |
Il y a 4 teintes de
bases qui sont le sable de plage (clair), la terre récupérée sur les
termitières (plus brun), la terre de latérite (plus rouge) et le sable récupéré
après le brûlis dans les champs (noir).
Les supports
peuvent varier : souvent une planche de contre plaqué mais aussi une
calebasse ou un fruit de flamboyant (sorte de gros haricot allongé, sec et dur)
L’achat de quelques
tableaux fait l’objet d’âpres négociations, mais nous trouverons toujours un
terrain d’entente ! C’est un peu de la terre du Sénégal que nous ramènerons
à la maison
Le résultat... |
Tony en pleine séance de dédicace. |
Que nous sommes petits... |
Autre endroit incontournable
d’un village africain, la place du marché :
De nombreux produits que nous ne connaissons pas... |
Le cérémonial du thé est ici aussi un moment important. De nombreux jeunes désœuvrés et au chômage y passent une bonne partie de la journée, c’est aussi l’occasion de palabrer. |
Avec ou sans lait ? |
Traduction : Ici on « vend du lait caillé » ! |
Thérèse, un peu
enrhumée, était à la recherche de mouchoirs. Siegfried, tout attentionné qu’il
est, s’empresse d’aller à l’épicerie du coin (c’est le cas de le dire) pour lui
en acheter. Mais au moment de payer il n’a sur lui qu’un gros billet de 10.000
FCFA (15 €) et malheureusement personne n’a de monnaie…Un vrai fléau cette
monnaie ! Quand vous changez de l’argent, on ne vous donne que de grosses
coupures et impossible de faire de la monnaie. Nous avons même dû demander à
Alioune de nous en faire à plusieurs reprises mais ce n’était pas plus facile
pour lui ! Alors pourquoi une telle pénurie ?
En fait, une des
raisons qui nous a été donnée est que les commerçants gardent la monnaie, ce
qui permet de « fidéliser » leur clientèle !
Voyons cela en détail,
vous allez acheter un savon, vous donnez une grosse coupure, mais comme votre
commerçant n’a pas de monnaie, il vous propose de vous ouvrir un compte sur
lequel il versera votre acompte… C’est mieux qu’une carte de
fidélité !...Pour le commerçant… qui en plus dispose d’une trésorerie non
négligeable !
Rassurez-vous quant
aux mouchoirs, grâce à Mr le curé nous
avons réussi à avoir quelques pièces : l’argent des quêtes s’avère bien
utile et ici pas besoin d’ouverture de comptes !
L’école de Wandié
Une des autres
sorties est la visite de l’école de Wandié, village de pêcheurs à quelques
kilomètres du campement.
Olivier et
l’association Rochelaise « un enfant, un cartable » sont très
investis pour soutenir et aider à la scolarisation des enfants des villages de l’île.
Lors de nos 2 séjours, nous en avons profité pour visiter l’école et amener
quelques présents. Puisque la dotation en matériel scolaire est faite par
l’association, nous avons décidé d’apporter quelques jeux pour les
récréations : cordes à sauter, frisbees,…Cela nous a valu des
remerciements en chanson : « A la claire fontaine… »…Thérèse
emportée par l’ambiance a, elle aussi, poussé la chansonnette… en breton. « Pauvres
enfants, déjà qu’ils doivent parler Serrer, Wolof, Français, en voilà une qui
veut leur apprendre le Breton ! »
Mais c’est dans une
ambiance du tonnerre que Thérèse effectuera son tour de chant devant des regards
ébahis et médusés !
Tout le monde est bien accompagné... |
même les éclopés.... |
La lutte sénégalaise : le sport des dieux…
La lutte se déroule
dans un cercle délimité par des sacs de sable. Les deux lutteurs se mesurent et
chacun essaie de faire trébucher son partenaire. Le premier qui met ses quatre
appuis au sol, qui se couche sur le dos ou qui est éjecté hors du cercle est
déclaré perdant.
La préparation
mystique est fondamentale. Les combats seraient bien fades sans ces rituels et
ces croyances, sans oublier les gris-gris des lutteurs. N’oublions pas les
nombreuses potions que les combattants ingèrent ou s’aspergent. Des odeurs
difficilement supportables pour nos narines d’européens.
La mise en condition... Si vous avez la recette, je suis preneur... Ce "guerrier" a gagné son combat ! |
Durant notre
séjour, nous sortirons de notre île pour excursionner dans les alentours.
Les marais salants de Palmarin
C’est accompagné de
notre charmant piroguier, Lamine, que nous partirons voguer, sur les conseils
d’Olivier, vers les salines de Palmarin, situées à 1 h de pirogue du campement.
Sur le chemin, nous
prendrons en remorquage deux vieux pêcheurs à la rame en pirogue…. à la recherche de bulots qui seront fumés et
séchés.
Ne vous attendez pas
à voir les marais salants de Guérande. Le sel est produit en petites quantités
dans de nombreux cercles de toutes les couleurs creusés par les hommes.
La cristallisation du sel... |
Non ! Jacky n'est pas aux vespasiennes, juste dans la réserve à sel ! |
L’île aux coquillages
Après calèche et
pirogue, nous nous retrouvons sur le continent africain, embarqués dans un taxi
brousse sur les pistes vers Joal-Fadiouth,
Nous nous
arrêterons en premier lieu voir le baobab sacré de Nianing qui est le plus
vieux du Sénégal (8 siècles). L’arrêt sera décevant car les marchands de
souvenirs ont envahi le site.
Avant d’arriver à
notre lieu de destination, nous ferons un arrêt des plus enfumés, comprenez
« innombrables poissons à sécher sur des grilles ». Ici se mêlent
poussière, fumée, chaleur et ...sacs plastiques à l’infini, car le dépotoir n’est
pas loin.
Fumage du poisson |
Séchage au "grand air" ! |
Nous arrivons à
JOAL-FADIOUTH vers midi. Nous apprenons qu’il nous faut passer à
« l’Office de Tourisme » pour organiser notre visite. Eh, oui, il en
existe au moins un au Sénégal. Après paiement de 5000 F .C.F.A. (7,50 €),
c’est accompagné de notre guide agréé (Marcel-André) que nous effectuerons la
visite de l’île aux coquillages. Nous ne serons nullement importunés par les
démarchages qui sont légendes au Sénégal. Ici, figure dans les nombreuses
boutiques le prix des objets à vendre. Alioune (le caléchier), qui est des
nôtres, sera très impressionné par cette organisation qu’il aimerait bien voir à Mar Lodj…
Ici
aussi, les enseignes se livrent à une guerre des prix fratricide !
Nous aurons
l’occasion d’apercevoir du haut de l’île aux coquillages les greniers à mil sur
pilotis (site reconnu par l’UNESCO). Ceux-ci avaient été installés à
l'extérieur de l'île, en bordure de mangrove, pour protéger les récoltes des
probables incendies, des inondations et des rats.
Vue sur les greniers à mil de l'île aux coquillages |
Un tisserand. |
Sur la route du
retour, nous nous arrêterons voir un très beau baobab plusieurs fois
centenaires et moins envahi par les marchands du « temple ».
Et pour finir sur
ce séjour inoubliable, quelques images d’oiseaux multicolores :
Un tisserin préparant son nid suspendu |
Un couple de Calao à bec rouge... Le réveil matin du campement |
Le Gonolek de Barbarie |
Un pélican gris fait sa toilette. |
Martin-pêcheurs Pie |
Huppe d’Afrique |
Aigrette dimorphe |
Rollier d'Abyssinie |
Tourterelle maillée |
Héron Goliath..."emmanché d'un long coup"... (réalisé sans trucage) |
Pigeon Roussard |
L'oedicnème |
Héron cendré |
Cormoran africain |
Héron blanc |
L'armée de crabes "violonistes" vous salue |
Allez donc tous voir le delta du
Sine-Saloum
Vous voulez aller à
Hakuna Matata ? Voici quelques informations pratiques :
Un certain nombre
d’entre vous semble avoir été séduit par ce récit et sous le charme de
l’endroit. Voici quelques infos pratiques qui peuvent vous aider à préparer
votre voyage et envisager un séjour au campement.
Financièrement
parlant, il faut compter, par personne :
- 450 à 600 € pour
l’avion (aller retour Paris-Dakar)- Nous avons déboursé 550 € avec Air France
en partant de Nantes (Nantes-Paris-Dakar)
- 50 € pour le
transfert Dakar-Hakuna
- 50 € de pension
complète par jour par adulte (25 € par enfant de 3 à 10 ans et gratuit en
dessous)
Reste les dépenses
annexes : 200 à 300 € pour, par ordre d’importance (!) : les apéros,
les sorties en mer, excursions… sans compter les cadeaux à ramener.
Pour 15 jours, Il
faut donc tabler sur environ 1400 € par personne. Evidemment, plus vous
resterez longtemps plus vous amortirez le transport !
Retrouvez-nous cet
été pour de nouvelles expéditions…
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