Vers l'Estrémadure et le Portugal
Salamanque, la « Cambridge » hispanique.
A la fois « ville-musée » et ville universitaire, Salamanque
a un charme incomparable. La couleur de la pierre utilisée (grès de Villamayor)
pratiquement sur tous les bâtiments, même les récents, donne une harmonie à
tout le centre historique.
Nous avons décidé de prendre le temps de la visiter et nous nous
installons tranquillement dans un camping à 6km du centre. L’occasion de faire
une lessive, de sortir les chaises pliantes et la table et même de faire un mini
barbecue bien que la température reste fraîche (12° le matin – 20°-21° en
journée).
Pendant 2 jours (vendredi 31/5 et samedi 1er juin), nous
prenons nos vélos pour nous rendre dans le centre historique. Nous laissons nos
bicyclettes à l’orée de la ville près de la station de « Vélib »
locale, l’accès au centre étant très escarpé. Et même avec un vélo électrique…on
est mieux à pied.
Nous ne ferons pas un cours sur l’histoire mouvementée de cette ville
qui fut envahie à plusieurs reprises, dont les Maures pendant trois siècles.
Gravement endommagée par la guerre d’Indépendance et la guerre civile, sa
restauration est remarquable. Entre le XIème et le XXème siècle, tous les
styles architecturaux sont représentés, en particulier le style « Plateresque »
du XIVème.
Notre première journée, nous conduira au couvent de San Esteban, La
Cathédrale…enfin les Cathédrales (l’ancienne et la nouvelle) qui sont
« encastrées » l’une dans l’autre. La visite de la Casa de las
Conchas (la « maison aux Coquilles » St Jacques) est interrompue par
un exercice d’évacuation.
Couvent San Esteban - La façade |
Couvent San Esteban - Le cloitre |
Couvent San Esteban - l'église |
La/Les cathédrale(s) - Attention ! Une Cathédrale peut en cacher une autre ! |
L'oeuvre d'un sculpteur visionnaire ?... Non, seulement une marque du XXème s. lors de la restauration ! |
Place Anaya |
La maison aux Coquilles (1490) |
La deuxième journée est consacrée à la visite de la fameuse Université.
Le Patio des Ecoles |
Le portail de 1534 |
Un détail : Cette grenouille perchée sur cette tête de mort symbolise le péché de luxure puni par...la peine de mort |
La Bibliothèque - plus de 40 000 Volume (du XIème au XVIIIème) |
Le prix de l’entrée nous refroidit un peu ! Il faut dire qu’il y a
eu une inflation galopante sur les prix d’entrée des musées, sites touristiques…
Notre guide qui date de 2010, nous parle de 4€, trois ans après nous allons
payer 10€ par personne ! soit plus de 100% d’inflation ! Le radin,
que je suis, hésite ! Mais on ne
vient pas à l’Université de Salamanque tous les jours !
Fondée en 1255, et sous la tutelle papale au moyen âge, elle compta jusqu’à 7683 élèves en 1568, un record pour l’époque. Elle fut prise comme
modèle pour de nombreuses universités hispano-américaines.
Aujourd’hui, elle compte 30 000 inscrits !
La Cathédrale vue du cloître de l'Université |
Retour sur la Plaza Mayor et tour au marché couvert.
Quelques spécialités locales telles que le Chorizo ! Non, le jeu ne consiste pas à retrouver le visage de la vendeuse ! |
Plein Sud vers l’Estrémadure
Nous décidons d’aller encore plus au sud chercher la chaleur et nous ne
serons pas déçus !
Il suffira de faire un peu plus de 200 km pour la trouver. Nous gagnerons
à peu près 1° tous les 20km !
En ce dimanche soir, après avoir traversé la Sierra de la pena de
Francia, pour éviter l’autoroute, certes gratuite (!), nous nous arrêtons
dormir dans une zone industrielle ! Vous imaginez le pire ! Et bien
non : les vaches nous tiennent compagnies et la nuit sera très calme.
Arrivés en milieu d’après-midi, nous regardons Roland Garros ! Super match
de Jo Wilfried Tsonga !
Le lendemain départ pour Cáceres.
Arrêt méridien à Plasencia. Arrêt qui faillit ne pas avoir lieu…Ce fut
assez compliqué de trouver une place de parking pour nos 7 mètres de long…Mais
Siegfried aussi est têtu !
Nous sommes contents de trouver une ville animée et commerçante.
A l’entrée de la ville, des vendeurs proposent de belles cerises mais
ce sera pour plus tard, nous ne voulons pas nous les « trimbaler »
pendant 1 ou 2 heures.
Malheureusement, nous sommes lundi et beaucoup de lieux de visites sont
fermés. Nous ferons donc un tour dans les ruelles du centre à notre rythme.
Visite de la Plaza Mayor et de la Cathédrale, là aussi DES Cathédrales
(ancienne et nouvelle) devrions nous dire. Elles aussi sont imbriquées l’une
dans l’autre.
Plaza...Mayor ! de Plasencia |
Le cloître à ogives gothiques de la Cathédrale |
Quand on vous dit qu'elles sont encastrées l'une dans l'autre ! Le cloître de l'Ancienne a été amputé pour y construire les murs de la Nouvelle ! |
Nous atteignons Cáceres en Estrémadure, il fait plus de 36° dans le
camping-car. Après tout nous l’avons bien cherché… Les bêtes un peu
moins ! Tout d’un coup, nous nous retrouvons en plein été mais je crois
que nous ne sommes pas les seuls à en croire les infos françaises !
Nous nous rappelons des bons moments passés sous le soleil hellénique
mais nous nous y étions fait progressivement ! Là c’est un peu
brusque !
Mardi matin départ à pied pour la vieille ville. Des groupes de
touristes, principalement portugais, arrivent à partir de 10 heures, sans
compter les scolaires et les asiatiques dont on se demande parfois ce qu’ils
comprennent de cette histoire qui à nous même nous semble bien complexe !
Cáceres n’est pas Munster, certaines photos pourraient être
trompeuses ! Les Cigognes sont partout…ou elles peuvent faire leur nid.
Le circuit commence par la…Plaza…Oui…vous avez deviné…Vous savez le
centre névralgique…La Plaza Mayor ! Suivent la cathédrale (cette fois, il
y en a qu’une !), les palais des riches familles locales, le musée de Cáceres
qui abrite une citerne datant du XIème. À tous les deux, elle nous évoque celle
d’Istanbul bien que beaucoup plus modeste !
Vue sur la vieille ville prise du clocher de l’église |
Façade d’une maison de famille noble de conquistadors |
Écusson (sur la façade) symbolisant le « Nouveau monde » |
Citerne de la « maison des Girouettes » |
Une bonne bière Plaza Mayor avant de repartir et de mettre le cap sur Elvas au Portugal que nous atteignons en fin d’après-midi.
Pot sur la Plaza Mayor |
Elle n’est pas heureuse notre Thérèse ? |
Bem-vindo – Bienvenue au Portugal
Nous sommes au Portugal et heureux de l’être. Nous nous sommes toujours
sentis bien dans ce pays. Un sourire par ci, un « Bom dia » par-là. Oui, vraiment nous trouvons ce peuple des plus
accueillants. S’il en fallait encore une preuve voici une anecdote toute
simple : Nous passons la nuit sur un parking face à l’impressionnant aqueduc d’Elvas. Quand nous
nous réveillons, nous nous apercevons qu’une dizaine d’employés municipaux
s’affairent à installer des gradins pour un futur spectacle. Nous sommes en
plein milieu du « chantier » ! Mais personne ne nous a réveillés
pour nous faire déplacer !
J’imagine qu’en France un employé communal ou un agent de Police aurait frappé
à la porte en nous demandant de « dégager ». Nous allons
tranquillement nous installer à quelques mètres de là.
Elvas : La capitale de la peinture…en bâtiment !
En quelques heures, nous n’avons jamais vu autant de peintres en
bâtiment : tout est repeint : façades, colonnes, jusqu’aux bancs…Il
faut dire que dans quelques jours, le 10 juin prochain, c’est la fête Nationale
et tout le monde semble s’afférer à embellir sa maison, sa mairie, son
église…Les employés communaux sont partout…D’ailleurs on se demanderait presque
qui n’est pas employé municipal !!! Les autres doivent être restés chez
eux pour...peindre !
Cela me rappelle le Zaïre, ou les jours de « Salongo », la
population consacrait la journée à des tâches d’intérêt public. Les jours
précédents la visite du chef de l’état, à l’époque Mobutu, tout était repeint,
et en particulier les bords de trottoirs d’un blanc immaculé ! Évidemment
avec la couleur de la latérite ça ne tenait pas bien longtemps !
Fête Nationale en vue… |
Bref, nous refaisons un petit tour de la ville que nous avions déjà
découverte il y a 2 ans. Le château offre une magnifique vue sur les alentours.
Le pilori |
Sur les remparts |
Le château devenu résidence des gouverneurs |
Borba, elle, est la capitale du marbre avec sa voisine Estremoz…Ici, tout
est en marbre : les marches, les encadrements de portes et de
fenêtres…même les trottoirs ! Ah ! C’est autre chose que le granit
breton !
Du marbre... |
Encore du marbre... |
Toujours du marbre ! |
Tour de ville, à l’heure de la sieste…Les ruelles sont désertes à part
quelques peintres…en bâtiment…amateurs ! L’arrêt dans cette ville a aussi
pour but de récupérer quelques bouteilles de cet Alentejo que nous avions tant
apprécié lors de notre premier passage.
En poursuivant notre route, Thérèse redécouvre l’enfer du Sud…La
traversée de nombreux villages transforme notre véhicule en un véritable shaker
géant…Une bonne alternative aux radars : recouvrez les artères principales
de pavés, si possible disjoints, et vous verrez que les automobilistes ne
dépasseront pas les 40km/h!
Pose à Coruche sur une aire spéciale « Camping-cars ». En
fait, il s’agit du « champ de foire » qui n’est utilisé qu’une fois
par mois en tant que tel et qui sert autrement de parking, en particulier pour
nous autres. Nous sommes les seuls ! Pour preuve la photo
ci-dessous :
L’objectif du lendemain est de rejoindre une ville à la périphérie de
Lisbonne : Sintra : villégiature de souverains et élites
aristocratiques lisboètes.
Construit autour de la Cruz Alta (529 mètres), les rues sont escarpées
et étroites pour notre « camion »…Thérèse sert les fesses et se
cramponne à la portière. Grâce au GPS (qui ne nous a pas lâché…depuis), nous
trouvons un parking au pied du Palacio National que nous visiterons
l’après-midi.
Là aussi l’inflation a frappé ! 9€ l’entrée (5€ sur le guide de
2010). En pleine réfection, l’aspect extérieur est assez quelconque comparé aux
résidences environnantes. Parce que remaniée à de nombreuse reprise au court
des siècles, cette résidence royale offre une architecture hétéroclite. Mais
nous ne serons pas déçus par les appartements avec quelques magnifiques salles
comme celles des « Cygnes », des « Pies », des
« Armoiries »… Ci-dessous quelques photos plus parlantes que de
grands discours. Les azulejos sont partout et de différentes époques. Admirez !
Palacio National |
les Azulejos sont partout |
La magnifique salle des Armoiries |
Influence mauresque |
Les cuisines…Et c’est pas Schmitt ! |
Nous passons la nuit sur place.
Vendredi 7 juin, Thérèse rappelle à Siegfried qu’il vient de prendre un
an de plus ! Elle sera gentille avec lui (presque) toute la journée… Ayant
déjà séjourné à Lisbonne, nous prenons
la route du Nord en faisant un crochet par la Cabo da Roca : pointe
la plus occidentale du continent européen.
A lire à haute voix en ajoutant quelques « ch» et beaucoup de « ou » ! |
Nous finissons notre journée à Bathala, endroit que nous avions visité
et apprécié en 2008. Encore un édifice religieux me direz-vous ! Oui mais…
Cet ancien monastère, du XIVème, est un joyau de l’art gothique et de l’art
Manuélin qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
De la vraie dentelle en pierre... |
Avant de vous quitter : Réponse à la question de la semaine dernière.
Vous avez été nombreux…Au moins 4 (!) à nous communiquer la solution…Et
oui, il s’agissait bien d’un intrus Breton sous le Chorizo salamantin...
De quel arbre s’agit-il ? |
A la semaine prochaine si vous le voulez bien !
Bonjour à tous les deux!
RépondreSupprimerJe crois avoir enfin compris comment vous laisser un message....enfin je l'espère!
Quoiqu'il en soit cela fait 3 fois que j'écris un commentaire pour rien...cette fois sera peut-être la bonne!
Merci pour votre récit, toujours aussi drôle et documenté,nous vous souhaitons un excellent voyage.Nous avons grand plaisir à vous suivre dans vos péripéties! Profitez bien de la chaleur, ici elle n'est plus qu'un souvenir, il pleut, il pleut bergère....vous connaissez la chanson, non ? Bonne route et gros bisous de nous deux.