dimanche 8 mai 2016

A bientôt Hakuna Matata…

Nous profitons de ce week-end prolongé de l’Ascension pour finir notre récit sur cet endroit que nous aimons tant qu' est le campement d’Hakuna Matata.

Il y a maintenant plus de 2 mois que nous sommes de retour mais les images sont toujours aussi présentes dans la tête et dans le cœur.

Pas question de clore ce récit sans évoquer quelques sorties mémorables.

Visite au village

Le boulanger devant son four
En dehors des balades le long du fleuve, nous aimons bien aller faire un tour au village, l’occasion de rencontrer du monde et de rendre visite au boulanger, qui, dans son fournil d’une autre époque nous fait tous les jours des baguettes à faire pâlir certains prétendus « maîtres-artisans » de la métropole. Nous n’imaginions pas nous délecter ainsi en pleine brousse. Chaque matin Abdou ou Bandia se dévouent pour aller chercher, à vélo, le pain chaud.

Habillés pour l'été...
Nous profitons aussi de notre séjour prolongé pour refaire notre garde robe. Nous faisons appel à un de couturier du village qui se trouve être un membre de la famille de Moussa (notre maître d’hôtel). La séance d’essayage en fait rire plus d’un !

Notre visite au village est aussi l’occasion d’aller voir nos artistes « sur sable ». Tony et Charly (américanisation d’Antoine et Charles !) proposent une galerie de tableaux de leur création fabriqués à partir de colle de baobab et de sables de différentes couleurs (teintés naturellement…du sable « Roxana » en quelque sorte…).

La galerie est ouverte !
Les sables de couleurs
Il y a 4 teintes de bases qui sont le sable de plage (clair), la terre récupérée sur les termitières (plus brun), la terre de latérite (plus rouge) et le sable récupéré après le brûlis dans les champs (noir).

Les supports peuvent varier : souvent une planche de contre plaqué mais aussi une calebasse ou un fruit de flamboyant (sorte de gros haricot allongé, sec et dur)

L’achat de quelques tableaux fait l’objet d’âpres négociations, mais nous trouverons toujours un terrain d’entente ! C’est un peu de la terre du Sénégal que nous ramènerons à la maison

Le résultat...

Tony en pleine séance de dédicace.
Pas de tour au village sans passer par la place sacrée du fromager. Deux arbres, aux branches enchevêtrées les unes dans les autres, sont vénérés depuis bien longtemps.

Que nous sommes petits...
Autre endroit incontournable d’un village africain, la place du marché :

De nombreux produits que nous ne connaissons pas...

Le cérémonial du thé est ici aussi un moment important.
 De nombreux jeunes désœuvrés et au chômage y passent une bonne partie de la journée, c’est aussi l’occasion de palabrer.




Avec ou sans lait ?

Traduction : Ici on « vend du lait caillé » !
Avant de conclure cette visite du village, laissez-moi vous compter une petite anecdote.

Thérèse, un peu enrhumée, était à la recherche de mouchoirs. Siegfried, tout attentionné qu’il est, s’empresse d’aller à l’épicerie du coin (c’est le cas de le dire) pour lui en acheter. Mais au moment de payer il n’a sur lui qu’un gros billet de 10.000 FCFA (15 €) et malheureusement personne n’a de monnaie…Un vrai fléau cette monnaie ! Quand vous changez de l’argent, on ne vous donne que de grosses coupures et impossible de faire de la monnaie. Nous avons même dû demander à Alioune de nous en faire à plusieurs reprises mais ce n’était pas plus facile pour lui ! Alors pourquoi une telle pénurie ?
En fait, une des raisons qui nous a été donnée est que les commerçants gardent la monnaie, ce qui permet de « fidéliser » leur clientèle !
Voyons cela en détail, vous allez acheter un savon, vous donnez une grosse coupure, mais comme votre commerçant n’a pas de monnaie, il vous propose de vous ouvrir un compte sur lequel il versera votre acompte… C’est mieux qu’une carte de fidélité !...Pour le commerçant… qui en plus dispose d’une trésorerie non négligeable !
Rassurez-vous quant aux  mouchoirs, grâce à Mr le curé nous avons réussi à avoir quelques pièces : l’argent des quêtes s’avère bien utile et ici pas besoin d’ouverture de comptes !

L’école de Wandié

Une des autres sorties est la visite de l’école de Wandié, village de pêcheurs à quelques kilomètres du campement.
Olivier et l’association Rochelaise « un enfant, un cartable » sont très investis pour soutenir et aider à la scolarisation des enfants des villages de l’île. Lors de nos 2 séjours, nous en avons profité pour visiter l’école et amener quelques présents. Puisque la dotation en matériel scolaire est faite par l’association, nous avons décidé d’apporter quelques jeux pour les récréations : cordes à sauter, frisbees,…Cela nous a valu des remerciements en chanson : « A la claire fontaine… »…Thérèse emportée par l’ambiance a, elle aussi, poussé la chansonnette… en breton. « Pauvres enfants, déjà qu’ils doivent parler Serrer, Wolof, Français, en voilà une qui veut leur apprendre le Breton ! »

Mais c’est dans une ambiance du tonnerre que Thérèse effectuera son tour de chant devant des regards ébahis et médusés !


Tout le monde est bien accompagné...

même les éclopés....


La lutte sénégalaise : le sport des dieux…

La lutte se déroule dans un cercle délimité par des sacs de sable. Les deux lutteurs se mesurent et chacun essaie de faire trébucher son partenaire. Le premier qui met ses quatre appuis au sol, qui se couche sur le dos ou qui est éjecté hors du cercle est déclaré perdant.

La préparation mystique est fondamentale. Les combats seraient bien fades sans ces rituels et ces croyances, sans oublier les gris-gris des lutteurs. N’oublions pas les nombreuses potions que les combattants ingèrent ou s’aspergent. Des odeurs difficilement supportables pour nos narines d’européens.

La mise en condition... Si vous avez la recette, je suis preneur...
Ce "guerrier" a gagné son combat !


Durant notre séjour, nous sortirons de notre île pour excursionner dans les alentours.

Les marais salants de Palmarin

C’est accompagné de notre charmant piroguier, Lamine, que nous partirons voguer, sur les conseils d’Olivier, vers les salines de Palmarin, situées à 1 h de pirogue du campement.

Sur le chemin, nous prendrons en remorquage deux vieux pêcheurs à la rame en pirogue….  à la recherche de bulots qui seront fumés et séchés.

Ne vous attendez pas à voir les marais salants de Guérande. Le sel est produit en petites quantités dans de nombreux cercles de toutes les couleurs creusés par les hommes.




La cristallisation du sel...

Non ! Jacky n'est pas aux vespasiennes, juste dans la réserve à sel !

L’île aux coquillages

Après calèche et pirogue, nous nous retrouvons sur le continent africain, embarqués dans un taxi brousse sur les pistes vers Joal-Fadiouth,

Nous nous arrêterons en premier lieu voir le baobab sacré de Nianing qui est le plus vieux du Sénégal (8 siècles). L’arrêt sera décevant car les marchands de souvenirs ont envahi le site.

Avant d’arriver à notre lieu de destination, nous ferons un arrêt des plus enfumés, comprenez « innombrables poissons à sécher sur des grilles ». Ici se mêlent poussière, fumée, chaleur et ...sacs plastiques à l’infini, car le dépotoir n’est pas loin.

Fumage du poisson

Séchage au "grand air" !

Nous arrivons à JOAL-FADIOUTH vers midi. Nous apprenons qu’il nous faut passer à « l’Office de Tourisme » pour organiser notre visite. Eh, oui, il en existe au moins un au Sénégal. Après paiement de 5000 F.C.F.A. (7,50 €), c’est accompagné de notre guide agréé (Marcel-André) que nous effectuerons la visite de l’île aux coquillages. Nous ne serons nullement importunés par les démarchages qui sont légendes au Sénégal. Ici, figure dans les nombreuses boutiques le prix des objets à vendre. Alioune (le caléchier), qui est des nôtres, sera très impressionné par cette organisation qu’il aimerait bien voir à Mar Lodj…

Ici aussi, les enseignes se livrent à une guerre des prix fratricide !






Nous aurons l’occasion d’apercevoir du haut de l’île aux coquillages les greniers à mil sur pilotis (site reconnu par l’UNESCO). Ceux-ci avaient été installés à l'extérieur de l'île, en bordure de mangrove, pour protéger les récoltes des probables incendies, des inondations et des rats.

Vue sur les greniers à mil de l'île aux coquillages


Un tisserand.
Sur la route du retour, nous nous arrêterons voir un très beau baobab plusieurs fois centenaires et moins envahi par les marchands du « temple ».




Et pour finir sur ce séjour inoubliable, quelques images d’oiseaux multicolores :

Un tisserin préparant son nid suspendu


Un couple de Calao à bec rouge... Le réveil matin du campement


Le Gonolek de Barbarie


Un pélican gris fait sa toilette.
Martin-pêcheurs Pie


Huppe d’Afrique
Aigrette dimorphe

Rollier d'Abyssinie

 
Tourterelle maillée

Héron Goliath..."emmanché d'un long coup"...
(réalisé sans trucage)

Pigeon Roussard

L'oedicnème

Héron cendré
Cormoran africain

Héron blanc





L'armée de crabes "violonistes" vous salue

Allez donc tous voir le delta du Sine-Saloum

Vous voulez aller à Hakuna Matata ? Voici quelques informations pratiques :

Un certain nombre d’entre vous semble avoir été séduit par ce récit et sous le charme de l’endroit. Voici quelques infos pratiques qui peuvent vous aider à préparer votre voyage et envisager un séjour au campement.

Financièrement parlant, il faut compter, par personne :
- 450 à 600 € pour l’avion (aller retour Paris-Dakar)- Nous avons déboursé 550 € avec Air France en partant de Nantes (Nantes-Paris-Dakar)
- 50 € pour le transfert Dakar-Hakuna
- 50 € de pension complète par jour par adulte (25 € par enfant de 3 à 10 ans et gratuit en dessous)
Reste les dépenses annexes : 200 à 300 € pour, par ordre d’importance (!) : les apéros, les sorties en mer, excursions… sans compter les cadeaux à ramener.

Pour 15 jours, Il faut donc tabler sur environ 1400 € par personne. Evidemment, plus vous resterez longtemps plus vous amortirez le transport !


Retrouvez-nous cet été pour de nouvelles expéditions…