Après la tournée des Bar(s) et celle des églises, nous faisons de grands sauts dans l’Histoire.
Ce
fut Bar sur Seine, Bar sur Aube et plus récemment Bar le Duc. Notre chemin nous
a aussi amené non pas à faire la tournée des Ducs (de Bar !) mais celle
des églises à pan de bois dans le pays de Der.
Difficile
de ne pas évoquer la 1ère guerre mondiale dans cette région des Ardennes, mais
d’autres aussi y ont laissé leurs traces tel qu’un ado nommé Bonaparte et un
celte du nom d’Attila, sans oublier La Révolution avec Dumourriez et Kellermann
à Valmy et Louis XVI à Varennes.
Mardi 17 Juin – Mesnil Saint Père - Radonvilliers – 77 Km
Après
avoir « tourné » autour, nous décidons de nous diriger vers Troyes.
Comment évoquer Troyes sans parler de la zone commerciale dédiée aux magasins
d’usines mais, Siegfried ayant déjà du mal à emmener Thérèse faire du shopping
en temps ordinaire, imaginez aujourd’hui l’entrain de cette dernière à l’idée
de passer sa journée à courir d’un magasin à l’autre ! « Non,
décidément, je ne pourrai pas l’habiller pour cet hiver » se dit Siegfried…
C’est
donc le centre-ville qui attirera notre attention…Et ce sera une belle
découverte. Comme souvent avec le camping-car, lorsque nous nous approchons des
centres urbains, nous devons trouver à nous garer avec un engin qui fait plus
de 7 mètres. Heureusement, grâce à une base « spécial CC », notre GPS
nous dirige vers le grand parking du Parc des Expositions à deux pas du centre
historique.
Dès
nos premiers pas, nous sommes surpris par le nombre de maisons anciennes à pans
de bois. Nous déambulons pendant plusieurs heures dans ces rues et ruelles telle
que la rue du Chat, que nous avons loupée une première fois tant elle est
étroite. L’église Saint Pantaléon et la Cathédrale retiennent notre attention.
Saint Pantaléon ( XVIème s.) |
Une vierge de douleur dont le style est reconnaissable (voir dernier article) |
Le pôle Emploi local...Ici il y a du travail pour tous ! |
la tourelle des Orfèvres (XVIIème) |
Une bien étrange sirène... |
La rue du Chat |
La Cathédrale St Pierre et St Paul (XIII-XVIIème s.) |
La nef de la Cathédrale |
En
cette fin d’après-midi, les terrasses sont pleines et il règne une atmosphère
jeune et animée. Nous sommes sous le charme de cette ville que nous imaginions,
pour je ne sais quelle raison, plus austère.
Nous
repartons toujours plus vers le Nord-Est afin de trouver un endroit calme pour
passer la nuit. On ne pouvait trouver plus calme…
Merci
Jacky pour ce tuyau : une petite application qui fonctionne sous Android
et qui collectionne les bons tuyaux pour les camping-cars : emplacements
pour passer la nuit, aires de services, aires de pique-nique…Son nom :
Park4night. A conseiller à toute la communauté camping-cariste ou presque… car
les coins tranquilles risquent de de plus le rester !
Nous
voici donc posés à Radonvilliers. Ne cherchez pas trop sur la carte, nous
sommes à une quarantaine de kilomètres à l’Est de Troyes.
Mercredi 18 Juin – Radonvilliers – 0 Km + 13km à vélo
Seuls, nous prenons nos aises... |
Nous
sommes ravis d’être seuls sur ce parking à deux pas d’une piste cyclable. Chien
et chat gambadent en toute liberté…ou presque… Dolly est affublée d’une laisse
qu’elle tire derrière elle afin que nous puissions la récupérer plus
rapidement…Une balise Argos serait peut-être plus efficace…mais cela nous
rassure et Dolly peut se balader seule, ce qu’elle fait sans s’éloigner trop du
véhicule.
Vient
se rajouter à la « ménagerie », un cheval dans le champ d’à côté qui
est attiré par notre présence. La cohabitation est des plus pacifique !
En
arrivant hier soir, nous avons traversé un village se nommant Brienne le Château
mais celui-ci ne s’est pas toujours appelé comme çà…Ce fût à une époque
Brienne-Napoléon…
Nous
partons donc à vélo découvrir les raisons de ce nom. Après la piste cyclable,
nous traversons le village de Dienville en plein travaux. Thérèse peste contre
les poids lourds qui effectuent des vas et viens et contre la route toute
défoncée. Déjà que ce n’est pas facile de tenir sur 2 roues… En arrivant à
Brienne, nous tombons sur l’Office du Tourisme qui fait aussi
musée…Musée ? Musée…Napoléon ! A 2€ l’entrée, nous cédons à l’appel
de l’Histoire !
Statue du jeune Bonaparte devant l'Hotel de Ville |
Sans
doute peu d’entre vous savent que le jeune Bonaparte passa 4 ans de sa jeunesse
(10 à 14 ans) dans cette école militaire dont l’une des exigences pour y
rentrer était de parler français ! Or, notre futur empereur des français
ne parlait qu’un patois Italien puisque la Corse avait été récemment récupérée
par la France. Avant de faire ses classes à Brienne, il dut passer par une
école d’Autun pour améliorer son français. A 10 ans, il eut semble-t-il bien du
mal à s’intégrer. Ses camarades l’avaient surnommé « le Paille au
Nez », non pas pour sa pilosité abondante à cet endroit mais, en raison de
son prénom bizarre qu’il prononçait à l’italienne « Napoleonné ». Son
air sombre, son attitude fière et son caractère susceptible lui permettent de
se faire respecter…Elève très moyen, il se distingue cependant en mathématiques
et exercices militaires (!).
Il
repassera à Brienne en 1814 pour repousser les Prussiens et les Russes à Bar
sur Aube.
Sur
l’île de Ste Hélène, il écrira « Pour ma pensée, Brienne est ma
patrie ; c’est là que j’ai ressenti mes premières impressions
d’homme ».
Il
lèguera 1.200.000 francs de sa fortune personnelle à la ville ; somme
finalement versée par Napoléon III et qui servit, entre autre, à la
construction de l’Hôtel de Ville.
Voici
donc un passage de la vie de Bonaparte que nous ignorions…Vous
aussi…peut-être ? !
Nous
poursuivons la visite du village à vélo avec une superbe halle du XVème, un
château (non visitable…ou alors pour de moyens ou longs séjours : c’est
l’hôpital psychiatrique…), une église, et bien sûr la fameuse mairie.
Le château...psychiatrique... |
Les magnifiques "grisailles" de l'église |
L'arche de Noë |
Nous
rentrons déjeuner au camion et passons une après-midi tranquille.
Siegfried
s’éclate en regardant le meeting de Royal Ascot (ce sont des courses
hippiques ! pour les non-initiés…) retransmises sur les chaines britanniques
et le foot !
Jeudi 19 Juin – Radonvilliers – Chatillon sur Broué (Chantecoq) - 121 Km
Nous
voici repartis vers le Nord, sans de destination précise. En traversant la
ville de Montier en Der, nous décidons de faire un arrêt à l’Office du
Tourisme. Et là commence un rallye et une course contre la montre !
L’hôtesse
nous présente les attraits touristiques du Pays du Der (le chêne en celte) et
nous recommande particulièrement le circuit des églises à pans de bois et
vitraux exceptionnels.
Montier
en Der abrite aussi un haras National. Siegfried, en tant que turfiste invétéré,
ne peut résister à cette visite mais elle n’a lieu que l’après-midi.
Après
un rapide tour du bourg et de l’ancienne abbatiale bénédictine, nous
entamons notre tour des églises.
Vue sur l'ancienne abbatiale bénédictine |
Le Chœur gothique du XIII ème s. |
Plus que de longs discours, voici le parcours et quelques images.
Allergiques aux clochers s’abstenir !
St Rémy à Ceffonds |
Ceffonds - Vitrail du XVI ème s. |
Ceffonds - Détail d'un des vitraux |
Puellemontier - N.D. de la Nativité |
Puellemontier - Vitrail |
Lentilles - église à pans de bois |
Lentilles - Intérieur de l'église |
Chavanges |
Chavanges - vitrail du XVIème - Thomas ne crois que ce qu'il voit ! |
Bailly le Franc |
Bailly le Franc |
Bailly le Franc |
Bailly le Franc - Une pieta |
Notre circuit sera interrompu par un retour à Montier pour la visite du Haras (entre 15h30 et 16h30).
La première cours du haras dans les anciens bâtiments de l'abbaye |
Cheval de trait ardennois rentrant du manège |
Ici Siegfried... joue les vedettes... |
Siegfried en personne... |
Reprise du « rallye des églises » de 16H30 à 19h30 !
Joncreuil - Ne remarquez vous rien ? Non ce n'est pas la question de la semaine... |
Cette croix de Lorraine fut rajoutée par un habitant lors de la restauration de la toiture à la libération. |
Outines |
Outines - un très bel ensemble |
Chatillon sur Broué |
Chatillon sur Broué - L’intérieur un peu plus austère |
Voici
une journée qui a été bien remplie et plutôt inattendue.
Nous
nous sommes réellement régalés, plus particulièrement à Ceffonds (vitraux) et
Lentilles ou Outines (pans de bois)… Mais le soir venu, on se sentait un peu
« gavé » d’églises ! pas vous après toutes ces images ?
Vendredi 20 Juin – Chatillon sur Broué - Laheycourt - 102 Km
Après
une matinée tranquille, nous traversons Saint Dizier, quelques courses puis
nous partons à la découverte de Bar Le Duc.
Pour vous situer Bar le Duc et par la même occasion la région où nous nous trouvons ! |
Cette
dernière à une image assez industrieuse mais nous découvrirons une ville avec
un riche passé et assez jolie.
L'Ornain qui traverse Bar le Duc |
Originaires de Bar le Duc, les frères Michaux améliorent le vélocipède en inventant la pédale en 1861. Monument à la mémoire de ceux qui nous font avancer plus vite... |
Située dans la ville Haute, la Tour de l'Horloge est visible de toute la ville Basse |
Bar Le Duc...une vraie carte postale...loin de l'image industrieuse... |
L’aire
de camping-car n’étant pas des plus accueillantes : coincée entre un
échangeur routier et les rails de chemin de fer de la gare, nous partons un peu
tardivement, 19h, pour trouver un endroit plus calme au milieu de la nature.
Alors
que nous nous dirigions vers la forêt de l’Argonne et que nous nous étions garés
sur le côté de la route pour consulter le GPS, un homme au volant de sa
Land-Rover s’arrête en plein milieu de la route et s’approche de nous. Pensant
tout d’abord avoir commis une infraction ou avoir perdu quelque chose sur la
route, il s’adresse à nous avec un fort accent local : « Vous
cherchez un coin pour dormir ? »… « Alors allez donc à
Laheycourt, il y a un espace naturel pour les camping-cars, c’est très calme et
au bord de l’eau… » Tout ce que l’on recherche ! Nous sommes surpris
d’un tel accueil. Nous faisons donc demi-tour et nous nous installons sur cette
aire bien agréable.
Encore un bon tuyau... |
Même Dolly a trouvé une certaine sérénité |
Samedi 21 Juin – Laheycourt – La Cheppe - 80 Km
Nous
y sommes bien, les bêtes aussi, nous prenons notre temps.
Nous voilà reparti sur les routes... |
Vers
11h, nous partons découvrir la forêt de l’Argonne grâce à un circuit trouvé
dans le Guide « La France des routes tranquilles ». Acquis par
Thérèse il y a plus de 35 ans (!), nous nous en servons régulièrement pour découvrir
les régions que nous traversons.
L’Argonne
est presque entièrement recouverte d’une forêt dense de chênes et de hêtres et
constitue un véritable rempart naturel. A ce titre, se fut un des hauts lieux de bataille de la guerre 14-18 tels que les combats qui se déroulèrent du coté
de « la Haute Chevauchée ».
Beaulieu en Argonne |
Notre
premier arrêt est à Beaulieu en Argonne, un charmant petit village situé sur un
promontoire rocheux et qui a su préserver son cachet traditionnel. Site d’une
ancienne abbaye, il reste un magnifique et impressionnant pressoir du XIIIème
s.
Beaulieu en Argonne - Le pressoir de l'abbaye datant du XIIIème |
Nous
baladons notre camion sur les routes forestières étroites qui ne rassurent pas
Thérèse. C’est un avant-goût de ce qui nous attend en Grande Bretagne !
Ici pas de droite ou de gauche, la largeur de la route ne dépasse pas 3
mètres ! Nous déjeunons en pleine forêt pour le plus grand bonheur de
Volga et Dolly.
Pause méridienne dans les sous-bois de l'Argonne |
Notre
circuit nous mène ensuite à Valmy. Grand saut dans l’Histoire : nous
retournons à l’époque de la Révolution ou du moins quelques années
après (1792) : au moment où les royalistes et exilés reviennent avec les
Prussiens et les Russes pour reprendre le pouvoir. Ils seront repoussés sur ce
site par les armées de Dumourriez et Kellermann.
Vous reconnaîtrez facilement ce moulin qui figure dans nombre de manuels scolaires.
Non, il ne s'agit pas de Dumourriez et de son fidèle |
Nouveau
saut dans l’Histoire : nous atterrirons le soir à l’entrée du « Camp
d’Attila » : Oppidum gaulois qui s’étend sur 25ha et qui en 451
servit de camp de base aux Huns d’Attila.
Au
coucher du soleil en cette première journée de l’été, nous faisons le tour du
camp à pied. Ici, au grand dam de Thérèse et à la grande joie de Siegfried pas
de fête de la musique !...mais des taons et des moustiques…
En
ce dimanche matin, nous nous apercevons que nous ne sommes qu’à une quarantaine
de kilomètres de Reims, or Thérèse n’a jamais eu l’occasion de visiter la
Cathédrale. C’est un de ses vieux rêves. Nous faisons donc route sur la
capitale de la Champagne.
Bien
nous a pris de venir un dimanche : les rues du centre-ville sont
tranquilles et les places de stationnement plus faciles à trouver qu’en pleine
semaine. Nous nous garons donc à 2 pas de la Cathédrale.
Tour de la ville historique en petit train, puis visite du monument emblématique de la ville.
Place Royale |
Porte du Chapitre |
Nous rentrons en plein office mais nous comprenons vite qu’il ne s’agit pas d’une simple messe : L’église est pleine, un chœur d’une quarantaine de chanteurs, plusieurs dizaine de prêtres et 2 évêques. Nous sommes en train d’assister à l’ordination d’un jeune prêtre. Les chants sont beaux dans ce site exceptionnel. Après quelques instants, nous repartons faire un tour dans le centre-ville et reviendrons une heure plus tard pour découvrir toutes les beautés architecturales de l’édifice.
Voilà ce que nous étions venus voir (maquette visible dans la Cathédrale) |
Voilà ce que nous avons vu ! |
Mais ne boudons pas notre plaisir
Les gargouilles sont toujours là et toujours effrayantes |
l'ange toujours aussi souriant ! |
Les vitraux toujours aussi lumineux... |
Les vitraux du chœur signés M. Chagall |
no comment... |
Thérèse
n’est pas déçue et Siegfried redécouvre ce chef d’œuvre de l’art gothique
flamboyant.
Quand
nous repartons il est déjà 19h. Nous nous y prenons toujours un peu tard pour
trouver un endroit pour « crécher » mais là encore le hasard (et
« Park4night ») fera bien les choses ! Nous trouvons un petit
coin au bord du canal des Ardennes.
Journée
nature. Nous sommes dans le Rethelois (partie de l’ancien Porcien) entre la
Champagne sèche, au Sud, et la Thiérache au Nord-Ouest. C’est un paysage de
bocage, forestier (au Nord) égayé par des vergers plantés de pommiers. Thérèse
apprécie cette campagne verdoyante et vallonnée.
LA QUESTION DE LA SEMAINE :
Ce village (voir photo ci-dessous) vit naître le fondateur d’une institution que nombres de pays nous ont envié. De qui s'agit-il ?
MERCI
A NOS FIDÈLES LECTEURS ET CAMPING-CARISTES
Merci
à tous nos fidèles lecteurs, amis ou anonymes et à ceux qui nous laissent un
petit commentaire ou nous envoient un mot.
Merci
aussi à nos amis camping-caristes qui nous font partager leurs avis. Merci à
Pierre Z. qui nous encourage à visiter le mémorial de Colombey malgré son prix
qui peut sembler important de premier à bord. Peut-être avons-nous eu tort.
Voilà où mène la « radinerie » !
Quant
au parking près de la mairie, c’est bien là que nous avons dormi. Un peu
encombré à notre arrivé : il y avait la fête des écoles ce jour-là, le
parking s’est vidé au fur et à mesure. Toilettes à côté, eau gratuite… Par
contre, très mauvaise note pour l’évacuation des eaux grises : une bouche
d’égout en pleine montée d’un chemin et avec des ornières de chaque côté :
impossible de vidanger le réservoir du milieu (nous en avons 2) au risque de
toucher avec un des essieux !
Si
nous apprécions en générale les aires de service artisanales pour les efforts
que déploient les mairies afin de répondre aux besoins des camping-caristes, il
faut reconnaitre que la conception de certaines d’entre elles manque un peu de
bon sens !
Merci
tout de même à toutes ces municipalités qui font des efforts pour notre seul « bien-être ».
Enfin
bonsoir à Guy et Monique, Paul, Jean-Jacques, Martial et Yves qui se réunissent
ce soir pour une dégustation dont nous regrettons de ne pas faire partie !
Mais nous boirons un petit Côte de Toul à votre santé.