jeudi 3 juillet 2014

Nous aussi nous promenons "nos poitrines sur les flancs de la Meuse…"

(Cf : Jacques Brel – « Un soir d’été »)

Chers amis, c’est avec un peu de retard que nous vous livrons nos dernières impressions de voyage. Non pas parce que ce que nous avons vu manquait d’intérêt mais plus en raison du manque d’inspiration. Il n’est pas toujours facile de faire ses devoirs…de vacances ! Il faut s’y mettre…Enfin, on y est !

Mardi 24 Juin – Launois sur Vence - 0 Km


« Journée repos ». Comme sur le Tour de France (le nôtre est tout petit), nous nous accordons des journées de pause. Le plus souvent pour rédiger le blog et faire de « l’intendance » !

Nous nous faisons un petit restau le midi, rien d’extraordinaire : juste le menu « ouvrier », cela nous évite de faire la cuisine ce midi.

Souhaitant vidanger nos eaux usées et faire le plein d’eau « saine », nous aurons bien du mal à obtenir un jeton, nécessaire pour faire fonctionner la borne. Il y a 2 dépositaires de ce « trésor » : le restaurant et l’Office du Tourisme. Le premier a été dévalisé : en possession d’uniquement 10 jetons, il les a vendus à des Hollandais quelques jours avant. Mais pourquoi ces camping-caristes avaient besoin de 10 jetons. 1 jeton = 100 litres d’eau ! A moins d’avoir un camion-citerne…certes petit ! mais quand même ! Quand la restauratrice nous précise que c’est pour beaucoup de Néerlandais la première halte en France nous comprenons alors que ces économes font le plein de jetons ici car, en effet, le prix de ces derniers peut varier d’un endroit à l’autre pouvant aller jusqu’à 5 ou 7 €. Ici, c’est pas cher : c’est 2 €. C’est comme si vous pouviez acheter des billets de 10 € à moitié prix !
Quant à l’Office du Tourisme les horaires d’ouverture sont « fluctuants » !

Enfin, nous réussirons finalement à obtenir 1 jeton qui ne nous servira pas à grand-chose puisqu’une fois introduit dans la borne, aucune goutte d’eau ne nous sera délivrée. Nous nous ferons rembourser.

Mercredi 25 Juin – Launois sur Vence – Charleville-Mézières - 24 Km

Avant de quitter Launois, nous faisons une halte à la brasserie (fabricant) locale « Ardwen »…Çà fait presque breton, vous ne trouvez pas, c’est sans doute ce qui pousse Thérèse à s’y arrêter !
Nous sommes accueillis par une jeune fille qui reconnaîtra assez rapidement être une stagiaire ! Nous sommes rejoints par le patron des lieux qui nous expliquera très gentiment l’histoire et le fonctionnement de la Brasserie. C’est un bon moment. Bien qu’étant plus amateur de vin que de bière, nous nous adaptons aux consommations locales et repartons avec quelques bouteilles…Plus 3 offertes par la maison.

Une des spécialités du coin...
Qu’Emmanuel et Elodie se rassurent (d’ailleurs peut-être plus Emmanuel), nous avons ramené un peu plus que des échantillons !
Peu de temps après, nous arrivons Charleville-Mézières.

Dans notre esprit, du moins dans notre inconscient…Est-il collectif ?)
Ce nom n’évoque pas vraiment un endroit romantique et poétique…Et pourtant, Arthur Rimbaud en est originaire et Charleville offre un certain cachet.
Une des maisons où vécu Arthur Rimbaud


Après s’être posé sur l’aire destinée aux camping-cars au bord de la Meuse, nous passons l’après-midi à déambuler dans la ville.

La Place Ducale est magnifique. Ceux qui nous ont suivi l’an dernier en Espagne pourraient presqu’imaginer qu’il s’agit d’une « Plaza Mayor » !!!

La place ducale de Charleville-Mézières
De la place Ducale, nous apercevons une foule importante dans la rue principale et piétonne du centre-ville, Thérèse pense alors qu’il s’agit sûrement d’une fête ou d’un défilé…Mais en nous rapprochant, nous comprenons alors qu’il s’agit du premier jour des soldes !
Pas de fête…sinon celle des prix ! Siegfried qui désespérait d’emmener Thérèse faire du shopping ! Sans le vouloir nous y sommes ! Cependant à la fin de la journée, seul Siegfried aura acheté 2 T-shirts !

D'autres curiosités :
La Meuse serpente dans Charleville

Charleville abrite aussi l'Institut
International de la Marionnette (ESNAM)
sur lequel est adossée cette
horloge du grand 
marionnettiste

Toutes les heures les portes s'ouvrent et laissent
apparaître une des 12 scènes de l'histoire































Ici un combat contre les Sarrasins
La journée se termine devant France-Equateur - C’est encore du foot !

Jeudi 26 Juin – Charleville-Mézières –Bogny sur Meuse - 19 Km + 14 Km à vélo


A partir de là, nous allons longer la Meuse pendant près d’une semaine. Nous sommes attirés par cette vallée de la Meuse qui remonte jusqu’à Givet, poste frontalier avec la Belgique. En regardant la carte de France, nous découvrons alors que ce « territoire » qui va de Charleville-Mézières à Givet ressemble à une « verrue » au Nord de la France ! Non, je ne suis pas en train d’insulter les habitants du coin juste une constatation « cartographique » ! D’ailleurs, le pays est très beau.


Depuis quelques années, une piste cyclable de 83 km relie les 2 villes : « Travelling unique au long des crêtes et des jolies courbes du val d’Ardenne » (Michelin).
Les bords de Meuse à proximité de Monthermé
Après s’être posé au bord de la Meuse à Bogny, nous prenons nos vélos pour rejoindre Monthermé par la piste cyclable. Un aller-retour de 14 km sur du plat…et pour certain avec l’assistance électrique ! Moment bien agréable en cette fin d’après-midi. Nous avons aussi repéré à Monthermé un endroit pour poser le camion demain.
Monthermé par la piste cyclable...

Vendredi 27 Juin – Bogny sur Meuse – Monthermé - 57 Km


Bien que les 2 villages ne soient éloignés que de 7 kilomètres, nous en ferons plus de 50 aujourd’hui. Le guide de « La France des routes tranquilles » en main, nous suivons « Les belvédères de l’Ardenne française ».
Les plus spectaculaires de ces belvédères pour le panorama qu’ils offrent sont sûrement ceux de la Longue-Roche et de la Roche à Sept-heures qui dominent Monthermé et un des plus beaux méandres de la Meuse. Admirez par vous-même :
Les méandres de la Meuse à Monthermé

Panorama du Belvédère

Le transport fluvial est encore important
surtout avec la Belgique
Nous pénétrons dans la forêt dense par une route forestière bien étroite et une Thérèse qui serre les f…. quand elle ne s’exprime pas oralement par des gémissements peu compréhensibles mais dont la signification n’échappe à personne…
Un chemin pédestre nous mène aux éboulis rocheux du Roc de la Tour. 

En redescendant dans la vallée, nous découvrons les rives paisibles non plus de la Meuse mais du Semoy, son affluent. Les paysages sont vallonnés et paisibles. On imagine très bien y rencontrer le « Dormeur du val » au détour d’un virage. 

La vallée du Semoy
Nous finissons donc notre tour à Monthermé où nous passerons la nuit sur une aire bien aménagée mais un peu peuplée ! Vous imaginez une vingtaine de camping-cars rangés en rang d’oignon… Ma foi ! Nous ne sommes là que pour une nuit.
Nous profitons de la vue sur la Meuse ainsi que des canards, cygnes et oies Bernache qui viennent quémander un bout de pain.


Le cygne "gonfle" ses plumes pour faire fuir les "concurrents" ...
Nous avons bien fait de nous poser de bonne heure car le tonnerre gronde et nous finirons la journée sous la pluie.

Samedi 28 et dimanche 29 Juin – Monthermé – Haybes - 34 Km


Le week-end s’annonçant pluvieux…pas uniquement dans les Ardennes, nous décidons de passer les 2 jours dans le petit camping municipal de Haybes . Ce village martyr de la guerre 14-18 est lui aussi sur le bord de la Meuse, mais nous en profiterons peu car la pluie ne cessera de tomber pendant les 2 jours. A part une escapade de Siegfried en vélo au village voisin de Fumay pour le ravitaillement, nous passerons cette fin de semaine enfermés devant la TV ! : foot, Wimbledon… aussi l’occasion de voir un film que l’on avait emporté « La part des anges » du britannique Ken Loach et le lendemain « le discours d’un roi » sur Channel 4 (grâce à la parabole et au satellite britannique).

Nous profitons aussi de la machine à laver du camping pour faire 2 lessives. Mais comment faire sécher ce linge ? C’est là que le génie de Siegfried intervient ! Il transforme la salle d’eau en buanderie-séchoir : quelques fils tendus en travers, un chauffage mis à fond…et les T-shirts  mettront à peine 2 heures à sécher. Inutile de dire que l’air de la salle d’eau est irrespirable bien que les fenêtres soient grandes ouvertes !

Lundi 30 juin – Haybes – Sedan - 103 Km


Aujourd’hui, le temps est redevenu plus clément. Ce n’est pas encore le grand ciel bleu qui ne nous avait pas quittés depuis 3 semaines, mais il ne faut pas se plaindre. Nous mettons le cap au Nord toujours en longeant la Meuse jusqu’à Givet. Peu avant midi, nous faisons, à pied, un tour du centre qui ne nous emballe pas plus que ça. Il faut dire qu’on est lundi (commerces fermés) et à l’heure du repas !


Elle est dominée par un fort Vauban mais ce dernier ne s’arrêta pas à planifier le fort, il bâtit aussi l’église dont le clocher inspira Victor Hugo qui, semble-t-il, appréciait peu ce monument : « le grave architecte a pris un bonnet carré de prêtre ou d’avocat, sur ce bonnet il a échafaudé un saladier renversé, sur le fond du saladier il a posé un sucrier, sur le sucrier une bouteille, sur la bouteille un soleil emmanché dans le goulot par le rayon vertical inférieur, et enfin sur le soleil un coq embroché ». Et voici ce que cela donne ! Faites-vous votre opinion !

Eglise "Vauban" de Givet...Peu appréciée par Victor Hugo !
Nous redescendons ensuite sur Sedan par les routes belges. Une priorité ce soir : arriver avant 18 heures à notre aire de stationnement nocturne la France joue contre le Nigéria ! Nous nous installons à deux pas du centre-ville, au pied du château. Ce n’est pas forcément génial pour les bêtes mais au moins nous n’aurons pas à aller loin pour visiter le centre.

Nous sommes garés au pied du château !
La France a gagné, quelques coups de klaxon mais pas de débordements !!! Nous nous endormons tranquillement après la défaite de l’Algérie.

Lundi 30 juin – Haybes – Sedan - 103 Km


Je ne sais ce que Sedan évoque pour vous, pour moi c’est un haut lieu de la guerre 14-18 (« la percée de Sedan » par les troupes allemandes en 1940) et plusieurs finales de la Coupe de France contre le FCNA (Nantes-Atlantique) évidemment c’est un peu éclectique et pauvre !

La Meuse (toujours et encore...) : l'eau indispensable
à la teinture  des tissus.
Nous découvrirons au travers de notre visite que ce fut aussi une des capitales de la draperie et de la dentelle, une tradition qui subit un coup sensible lors de la révocation de l’Edit de N… Je vous laisse deviner…L’Edit de NANTES ! Les protestants étaient en effet à l’origine de cette « industrie » prospère.

L’adjectif « sedan » semble encore être utilisé dans la langue anglaise pour désigner par exemple une voiture aux finitions irréprochables : « sedan car » en souvenir de ses tissus de grandes qualités. Mais arrêtons de parler « chiffons ».

Une touriste équipée de son audioguide...
Sedan possède aussi le plus grand château fort d’Europe. Certes, remanié à plusieurs époques comme la plupart de ces constructions du Moyen-âge, il est très bien conservé et la visite, très pédagogique, permet de nous remémorer nos cours d’histoire sur cette période : ponts levis, mâchicoulis, arbalètes, armures… C’est aussi dans cet édifice que naquit un des grands militaires que fut Turenne dont la ville s’enorgueuillit.

Un château fort comme on les aime !


La salle de garde


Préparation des armes à feu


La cour intérieure 
Nous avons été contents de consacrer une journée à cette ville qui, bien que très endommagée par les conflits de 1870 et 1940, conserve une âme qui nous a bien plu…




Réponse à la question de la semaine dernière était :


Robert de Sorbon, 1201-1274, chanoine et théologien, fondateur de la Sorbonne comme le prouve cette pancarte !



BRAVO à Claude R. , mon papa, qui, il faut le reconnaître, avait un peu moins de mérite que les autres puisqu’il y enseigna pendant plusieurs décennies ! BRAVO aussi à Geneviève Y. qui, à peine débarquée des Baléares, s’empressa de nous envoyer sa réponse.

Je vois que mes gâteaux bretons font des adeptes…avant même de les avoir goûtés !!! Pas de question pour cette fois. A la semaine prochaine…Si vous le voulez bien !